Page:Lebesgue - Leçons sur l'intégration et la recherche des fonctions primitives, 1928.djvu/305

Cette page a été validée par deux contributeurs.
289
L’INTÉGRALE DE STIELTJÈS.

remplacer par une fonction égale à en , en et en tous les points de continuité de et qui n’a en aucun point deux sauts de signes contraires. Supposons donc que n’ait plus que des singularités utiles.

Une intégrale indéfinie par rapport à est une fonction d’ensemble mesurable B :

1o  Qui est complètement additive ;

2o  Qui est nulle dans tout ensemble de mesure nulle par rapport à la variation totale de la fonction , supposée sans singularités inutiles,

et réciproquement.

La propriété énoncée des intégrales indéfinies n’est que la traduction du fait que, considérée comme attachée aux ensembles de , cette fonction d’ensemble est absolument continue. Examinons la réciproque.

À une fonction d’ensemble mesurable B, notre changement de variable fait correspondre une fonction d’ensemble mesurable B mais qui n’est pas définie pour tout ensemble mesurable B de . On sait, en effet, sa valeur dans un intervalle correspondant à un point singulier de mais on ne sait pas sa valeur dans un ensemble mesurable B contenu dans  ; convenons qu’on aura

Cette convention suffit à achever de déterminer pour tous les ensembles mesurables B de , car nous voulons que soit complètement additive.

étant nulle dans tout ensemble de mesure nulle par rapport à , est nulle dans tout ensemble de mesure nulle. Donc est une intégrale indéfinie, et, d’après la façon dont a été choisie à l’intérieur de chaque , la fonction, sommable par rapport à , dont est l’intégrale indéfinie, est constante dans  ; on a bien

,

pour une certaine fonction  ; la presque dérivée étant