Page:Lebesgue - Leçons sur l'intégration et la recherche des fonctions primitives, 1928.djvu/263

Cette page a été validée par deux contributeurs.
247
LA TOTALISATION.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

ou

3o 

,.

Les deux fonctions et , construites quelques pages plus haut, montrent d’ailleurs que les cas 2o  et 3o  se présentent effectivement en des ensembles de points de mesures non nulles.

De ce théorème, M. Denjoy a déduit qu’une fonction continue qui n’a en aucun point ses quatre nombres dérivés infinis à la fois, est une totale indéfinie.

Montrons, en effet, que toute fonction continue qui n’est pas une totale indéfinie a ses quatre nombres dérivés infinis en certains points. Pour une telle fonction, il existe un ensemble parfait tel que la fonction correspondante ne soit absolument continue dans aucun intervalle contenant des points de à son intérieur. C’est dire que, dans , la limite de la valeur absolue de l’accroissement de dans un ensemble d’intervalles non empiétants ne tend pas vers zéro quand tend vers zéro. Comme est linéaire dans les intervalles contigus à , nous supposerons même que les origines et extrémités des intervalles constituant sont points de , ce qui ne changera rien à la plus grande limite de .

Deux cas sont à distinguer :

a. Dans tout intervalle , pour tendant vers zéro la plus grande limite de est positive et la plus petite négative ;

b. Ou bien il existe un intervalle pour lequel l’une de ces limites est nulle.

a. Dans ce cas, dans tout on peut trouver des intervalles limités par des points et , , de et pour lesquels est aussi grand que l’on veut ou aussi petit que l’on veut. Car, par exemple, si ce rapport ne pouvait surpasser , serait au plus .

est donc, partout sur , non borné supérieurement, donc il y a sur des points où .