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CHAPITRE IX.

moyennes de , , …, sont toutes supérieures à dans les intervalles contenant , contenus dans et contenant , ….

Donc, la densité moyenne de est au moins égale à , , …, respectivement dans les diverses espèces d’intervalles considérés ; la densité de au point est donc égale à un et celle du complémentaire de est par suite nulle, car la somme des densités moyennes, dans un même intervalle, de deux ensembles complémentaires est bien évidemment égale à un. Ainsi :

Une fonction mesurable est continue en chaque point pourvu qu’on néglige les points d’un ensemble de densité nulle en [1], exception faite toutefois des points appartenant à un ensemble exceptionnel de mesure nulle.

De là résulte en particulier que les dérivées des fonctions à variation bornée, dont l’existence a été démontrée, sont presque partout continues aux ensembles de densité nulle près. Chacun pourra étudier les rapports entre cette continuité et la possibilité de dériver les fonctions d’ensemble intégrales indéfinies ; sans nous y arrêter, nous allons traiter rapidement de la rectification des courbes, ce qui va nous ramener aux procédés du début de ce paragraphe.


III. — La rectification des courbes.

Soit une courbe donnée par les fonctions continues , , définies dans un certain intervalle . En appliquant au radical qui représente la longueur d’une corde de cette courbe, l’inégalité

,

nous avons conclu, au Chapitre IV, que la courbe est rectifiable si, et seulement si, , , sont à variation bornée ; et que, lorsque cette condition est réalisée, l’arc donné par les valeurs de d’un intervalle a une longueur comprise entre la variation totale de dans [ou , ou ], et la somme .

  1. L’ensemble négligé, de densité nulle en , varie avec le point  ; c’est l’ensemble du texte.