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CHAPITRE IX.

En dehors d’un ensemble exceptionnel de mesure nulle, toutes les intégrales indéfinies ont des dérivées égales aux  ; si donc a été pris en dehors aussi de ce nouvel ensemble exceptionnel, le dernier membre des relations précédentes tend vers zéro ; donc, le rapport incrémentiel a toutes ses limites comprises entre et , c’est-à-dire différentes de au plus de . Mais, comme est arbitrairement petit, si l’on prend en dehors de la somme des ensembles exceptionnels attachés aux valeurs , , , , … c’est-à-dire en dehors d’un ensemble de mesure nulle, la dérivée de la fonction d’ensemble sera . Donc une intégrale indéfinie fonction d’ensemble a presque partout pour dérivée la fonction intégrée.

Nous avons donc le même énoncé pour les trois espèces d’intégrale indéfinie ; mais il faut bien remarquer que, sous sa dernière forme, il exprime une propriété bien plus précise que sous les deux premières formes qui étaient équivalentes. Si l’intégrale indéfinie a une dérivée au point , en a une aussi et ces deux dérivées sont égales ; mais la réciproque n’a pas lieu.

Il y a donc lieu de traduire en un énoncé relatif à le résultat que nous venons d’obtenir ; des développements relatifs au calcul de connaissant résultent de suite cet énoncé : étant une fonction absolument continue dans et un point de , on enferme dans un intervalle et l’on choisit, dans , des intervalles non empiétants tels que l’on ait

,

étant un nombre positif fixe. Alors, presque partout on a

.

On peut donner à cet énoncé la forme suivante : étant une fonction sommable, la fonction admet une dérivée nulle pour , pourvu que ne soit pas pris dans un certain ensemble exceptionnel de mesure nulle.