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CHAPITRE IX.

dans , on a, pour l’accroissement ,

 ;

donc on a pour la somme des accroissements de dans les intervalles de ,

,

d’où, pour , par un passage à la limite,

.

Ainsi, si est l’un des nombres dérivés d’une fonction continue et à variation bornée dans un intervalle , ses trois variations et son accroissement dans sont donnés par les formules

, , , sont les limites, finies et bien déterminées, vers lesquelles tendent les sommes des diverses variations totales et des accroissements de dans des intervalles , non empiétants et enfermant l’ensemble des points où est infinie, quand on fait varier le système d’intervalles, de façon que tende vers zéro.

Laissons pour un instant cet énoncé général et attachons-nous au cas où n’existe pas[1] ; les nombres , , ,

  1. C’est pour éviter des redites que l’ordre du texte a été adopté, mais il convient de remarquer combien les considérations précédentes se simplifient quand on se borne au cas d’un nombre dérivé toujours fini ; on notera en particulier que, alors, la notion de fonction d’ensemble n’y intervient plus.

    L’ordre historique est inverse de celui du texte ; les théorèmes relatifs au cas toujours fini figuraient dans la première édition de ce livre ; l’idée d’évaluer la différence comme limite de est due à M. de la Vallée Poussin, qui a obtenu le théorème général, tout d’abord pour les fonctions monotones (Cours d’Analyse infinitésimale, 2e  édition, t. I, p. 269).