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L’INTÉGRALE INDÉFINIE DES FONCTIONS SOMMABLES.

mais seulement pour les ensembles qui sont ensembles de singularités pour .

Par un procédé tout différent nous allons définir l’accroissement de dans une classe étendue d’ensembles. Pour cela, décomposons en . À la fonction des sauts nous attachons dans un accroissement égal à

.

la sommation étant étendue à ceux des points de discontinuité de qui appartiennent à .

Soit la variation totale de de à , le changement de variable

transforme en une fonction de , soit [1]. ayant dans tout intervalle une variation totale , inférieure à , a, par rapport à , des nombres dérivés inférieurs en valeur absolue à 1. , étant absolument continue, a un accroissement déterminé dans chaque ensemble mesurable  ; mais à correspond un ensemble . Nous convenons de poser pour définition de l’accroissement dans

.

Les ensembles que nous atteignons ainsi sont tous mesurables ; car si l’on enferme et son complémentaire dans deux familles d’intervalles ayant des parties communes de mesure totale , par le changement de variable de à on en déduit deux familles d’intervalles enfermant et son complémentaire et dont les parties communes ont au plus pour mesure ; à un intervalle correspond, en effet, un intervalle de longueur égale ou supérieure.

  1. J’avais utilisé ce fait pour l’étude de l’intégrale de Stieltjès ; c’est M. de la Vallée Poussin qui, dans sa conférence du congrès de Strasbourg, en a indiqué l’utilisation actuelle. Antérieurement, M. de la Vallée Poussin avait montré comment on pouvait obtenir la fonction d’ensemble attachée à une fonction non absolument continue grâce à un procédé qui généralise exactement celui qui nous a conduit à la mesure des ensembles. Voir son livre déjà cité et, plus loin, le Chapitre XI.