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CHAPITRE VIII.

À chaque mode de définition de , de , donc de , correspond évidemment une formulation différente de la condition d’absolue continuité.

Désignons par , , les nombres , , relatifs à l’intervalle , il est évident que dans l’intervalle positif les nombres , , sont , ,  ; il est clair aussi que ces trois nombres sont positifs ou nuls et au plus égaux, respectivement à , , . En d’autres termes, les six fonctions , ,  ; , , sont non négatives et non décroissantes. Ces fonctions ne sont actuellement définies que dans  ; nous les prendrons égales à zéro au point et nous poserons

.

Les fonctions , , , sont dites les fonctions des singularités de , , ,  ; voici leur propriété caractéristique : si est la fonction des singularités d’une fonction à variation bornée , la différence est absolument continue et est, de toutes les fonctions telles que la différence soit absolument continue, celle qui a la plus petite variation totale, et qui s’annule pour .

Il est évident, d’après la définition même de et de qu’il ne saurait y avoir une fonction corrective ayant des variations dans inférieures à , , et que la seule fonction pour laquelle ces valeurs minima soient atteintes est

Mais il reste à prouver que est une fonction corrective. Or on a

 ;

comme les deux crochets du second membre sont positifs ou nuls, il faut donc prouver que le nombre relatif au premier crochet et le nombre relatif au second sont nuls.

Si le nombre relatif à était égal à , c’est qu’on pourrait trouver dans des points en nombre fini,

,