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CHAPITRE VI.
s’annulent pour
. Soit
celle des fonctions primitives de
qui s’annule par
. Il faut démontrer que
.
Tous les
sont positifs, donc
croît avec
. Mais, puisque
est au moins égale à
,
est au moins égale à
, et
tend vers une limite
, au plus égale à
.
Le même raisonnement appliqué à l’intervalle positif
montre que
est au moins égale à
, et par suite
, dérivée de
, est au moins égale à
.
D’autre part
est supérieure à
, donc
est au moins égale à la dérivée
de
, et, puisque
est quelconque,
est au moins égale à
.
a donc une dérivée à droite égale à
; en raisonnant de même sur l’intervalle négatif
, on voit que
admet aussi
pour dérivée à gauche ; le théorème est démontré.
Nous pouvons dire aussi : si des fonctions dérivées
tendent en croissant vers une fonction dérivée
, leurs fonctions primitives tendent vers la fonction primitive de
si les constantes sont choisies convenablement.
On peut écrire en effet

,
et tous les termes, qui sont des fonctions dérivées, sont positifs, à l’exception peut-être du premier.
Le théorème est encore vrai si, au lieu de considérer des fonctions
croissant avec l’entier
, on considère des fonctions dérivées
croissant avec le paramètre
et tendant vers une fonction dérivée
quand
tend vers
.
Enfin, il faut remarquer qu’il est nécessaire de savoir que la fonction
, limite ou somme, est une fonction dérivée, pour avoir le droit d’appliquer le théorème précédent : la fonction

tend en croissant, quand
augmente indéfiniment, vers la fonction
partout nulle sauf pour
où elle est égale à −1. Cependant
est une fonction dérivée et
n’en est pas une.
Ces deux propriétés vont nous permettre d’effectuer la recherche des fonctions primitives dans des cas étendus.