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Il existe pour les nombres dérivés une proposition analogue au théorème des accroissements finis[1] :

Si et sont les limites supérieure et inférieure de l’un quelconque des quatre nombres dérivés de la fonction dans , on a

.

Je suppose que et soient relatifs à et je vais démontrer seulement qu’il existe des valeurs de au moins égales à

.

J’adopte pour cela le langage géométrique parce qu’il me paraît plus expressif ; on le traduira facilement si l’on veut en langage analytique.

La propriété est évidente si la courbe qui représente se réduit à la corde joignant ses extrémités (fig. 2).

S’il n’en est pas ainsi et s’il existe des points de la courbe au-dessus Fig. 2.
Figure 2 : Théorème des accroissements finis.
de (c’est-à-dire du côté de ), je déplace la

  1. On sait que ce théorème s’énonce ainsi :

    Si une fonction est continue dans l’intervalle , et admet une dérivée bien déterminée pour chaque valeur de intérieure à , il existe un nombre de cet intervalle tel que

    Cet énoncé ne suppose pas que soit bornée ou même finie, mais si est infinie, ce doit être , ou , et non pas .