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et si l’on élève au carré ou si l’on prend la racine carrée arithmétique d’une fonction intégrable, on ne cesse pas d’avoir des fonctions intégrables.

Si , sont les limites inférieures et supérieures de dans un intervalle , les sommes telles que , étendues à une division quelconque de en intervalles partiels, tendent vers zéro quand les intervalles employés tendent vers zéro.

La corde a une longueur qui vérifie les inégalités

.

Donc un polygone inscrit a une longueur comprise entre les sommes , correspondantes. Si l’on fait tendre vers zéro, les longueurs des côtés du polygone et tendent vers une même limite, car l’on a

La limite de et est la longueur de la courbe. Mais, puisque l’intégrale , qui existe d’après nos hypothèses, est toujours comprise entre et , nous pouvons conclure que, si existent et sont intégrables, la longueur de l’arc est

.

Le raisonnement précédent montre aussi que si existe sans être intégrable, et nous verrons que cela est possible, la longueur de la courbe est comprise entre les intégrales par défaut et par excès de .

Nous obtiendrons la généralisation de cette proposition, ainsi qu’un résultat relatif au cas où est une dérivée, à l’aide des considérations qui suivent.

On suppose que existent ; alors, du point , quel qu’il soit, comme origine, on peut tracer une corde dont la longueur diffère de , de la quantité