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II. — Les courbes rectifiables.

Soit une courbe définie dans

,,.

Considérons un polygone inscrit dans cette courbe et dont les sommets, dans l’ordre où ils se rencontrent sur , correspondent à des valeurs croissantes de [1], . On peut considérer comme une courbe définie dans à l’aide de fonctions égales à pour les valeurs de .

Ceci posé, soient deux suites de polygones inscrits dans , et , choisis tels que le maximum des différences tende vers zéro avec d’une part, avec d’autre part. La longueur d’un polygone étant la somme des longueurs de ses côtés, nous allons comparer la longueur de à celle de .

Supposons que deux sommets consécutifs de correspondent à et . Les points de , , qui correspondent à ces valeurs de tendent, quand augmente indéfiniment, vers  ; la plus petite des limites, pour infini, de la longueur de l’arc est donc au moins égale à la longueur du côté . Mais ceci est vrai pour chaque côté, et la plus petite limite des est au moins égale à . Par suite les longueurs et tendent vers la même limite quand et augmentent indéfiniment, et elles sont toujours inférieures à leur limite.

Lorsque le maximum de la longueur des côtés d’un polygone inscrit dans une courbe tend vers zéro, la longueur de ce polygone tend vers la limite supérieure des longueurs des polygones inscrits dans la courbe. C’est cette limite que l’on appelle la longueur de la courbe.

Une courbe est dite rectifiable si elle est de longueur finie. L’étude des courbes rectifiables a été entreprise par Ludwig

  1. Quand nous parlerons d’un polygone inscrit dans une courbe, nous supposerons toujours cette dernière condition remplie.