La fonction a, dans chaque intervalle , une infinité de maxima et de minima ; en effet, si , elle est à variation non bornée dans et si , a une dérivée bornée dans , tandis que la dérivée de prend toutes les valeurs positives et négatives. Soit l’ensemble des valeurs de pour lesquelles est maximum ou minimum.
En opérant, à partir de , comme à partir de , on formera , d’où et [1].
En continuant ainsi, on définit les différents termes de la série
,
qui est uniformément convergente, car est inférieure à 1.
La fonction continue a des maxima et des minima dans tout intervalle. Dans un intervalle quelconque , en effet, pourvu que soit assez grand, il y a plus de deux points de . Supposons qu’il y ait les trois points consécutifs , , de , étant égale à pour ces trois points, aura un maximum ou un minimum, au moins, entre et , suivant que correspond à un maximum ou à un minimum.
De là résulte aussi que la variation totale de est au moins égale à celle de , donc est à variation non bornée dans tout intervalle si . Au contraire si , la variation totale de étant finie et inférieure à , est à variation bornée dans tout intervalle (voir p. 51).
Occupons-nous maintenant des fonctions discontinues à variation bornée.
Voici une propriété des points singuliers, qu’il était facile d’ailleurs de mettre directement en évidence, et qui résulte immédiatement de la construction de la fonction à variation bornée la
- ↑ Pour être tout à fait rigoureux, il faudrait démontrer que la somme des longueurs des intervalles contigus à , intervalles qui jouent le rôle des , est égale à 2 comme la somme des différences . Cela est presque évident et résulte, si l’on veut, de ce que est d’étendue extérieure nulle.