Page:Lebesgue - Leçons sur l'intégration et la recherche des fonctions primitives, 1904.djvu/35

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Comparons et  ; les intervalles qui seront dans la division qui donne sont de deux espèces : les uns, les intervalles , contiennent à leur intérieur des points de la division qui donne  ; les autres, les intervalles , sont compris dans les intervalles de . La contribution des intervalles au numérateur de est au plus , si est le nombre des points de division de et le maximum de la longueur des intervalles de . Les intervalles font partie de la division obtenue en réunissant les points de division de et , donc ils fournissent au numérateur de une contribution au plus égale à , où est le nombre analogue à et relatif à . Mais, puisque l’on sait que est au plus égal à , on en déduit

.

Tous les , à partir d’un certain indice, sont inférieurs à , () ; donc leur plus grande limite est au plus et, puisque et sont quelconques, la plus grande limite de est au plus égale à la plus petite des . Rien n’empêche d’échanger dans le raisonnement et  ; donc, toutes les limites des et des sont égales, tend vers une limite déterminée. Cette limite est l’oscillation moyenne de la fonction dans .

Il faut remarquer ce que nous avons démontré : tend uniformément vers  ; c’est-à-dire que, dès que tous les intervalles sont inférieurs à un certain nombre , le nombre ne diffère de que d’une quantité inférieure à choisi à l’avance.


II. — Conditions d’intégrabilité.

Ces définitions posées, arrivons à la définition de l’intégrale telle que l’a donnée Riemann.

Riemann porte son attention sur le procédé opératoire qui permet, dans le cas des fonctions continues, de calculer l’intégrale avec telle approximation que l’on veut, et il se demande dans quels

    employés dans la ième ; en d’autres termes, pour passer d’une division à la suivante, on ne subdivise pas les intervalles de cette division, on marque de nouveaux intervalles sans s’occuper de ceux précédemment employés.