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dans des intervalles dont la somme des longueurs est et faisons tendre vers zéro. L’ensemble commun à , contient et n’en diffère que par un ensemble de mesure nulle, de sorte que, dans le calcul de , on peut remplacer par tel que . est la limite vers laquelle tendent en décroissant les fonctions attachées à ,  ; soit l’intégrale indéfinie de . Dans tout intervalle positif, l’accroissement de est au moins égal à celui de , de sorte que

,

étant l’un quelconque des nombres dérivés.

Mais étant égal à 1 pour tous les points intérieurs aux intervalles , n’est différent de zéro qu’en ces points et en un ensemble de points de mesure nulle. Par suite, n’est différent de zéro qu’en des points de (ou de ) et en un ensemble de points de mesure nulle. Mais, puisque n’est jamais supérieur à I, que est l’intégrale de et que, si est contenu dans ,

,

est égal à 1 pour les points de , sauf pour les points d’un ensemble de mesure nulle. Cela étant vrai pour l’un quelconque des nombres dérivés, est la dérivée de , sauf pour les points d’un ensemble de mesure nulle.

Soit maintenant la fonction sommable , reprenant les notations de la page 101 nous considérons comme la limite vers laquelle les fonctions tendent en croissant quand le maximum de tend vers zéro. est la dérivée de son intégrale indéfinie, sauf pour un ensemble de mesure nulle, car c’est une somme de fonctions . On déduit de là, en faisant tendre vers zéro, que les nombres dérivés de l’intégrale indéfinie de sont au moins égaux à sauf aux points d’un ensemble de mesure nulle, car dans tout intervalle l’accroissement de l’intégrale de est au moins égal à celui de l’intégrale de . De même, en considérant les fonctions qui tendent vers en décroissant, on voit que ces nombres dérivés sont, sauf en un ensemble de mesure nulle, au plus égaux à , donc l’intégrale indéfinie d’une fonction sommable admet