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Arrivons à la définition de l’intégrale.

À toute fonction attachons les deux ensembles superficiels (Chap. III, p. 46) ; par analogie avec ce qui a été fait précédemment, il est naturel d’appeler intégrale de la fonction la quantité}}

.

Étudions dans quels cas cette définition s’applique ; nous allons démontrer que c’est lorsque la fonction est mesurable et seulement dans ce cas. Pour cela, il suffira évidemment de le démontrer pour la fonction égale à quand n’est pas négative, et nulle quand est négative ; c’est de cette fonction que nous allons nous occuper.

Quand on fait décroître , l’ensemble linéaire ne perd aucun point, de là on déduit que les mesures linéaires inférieure et supérieure et sont des fonctions non croissantes. De plus, est l’ensemble des points qui appartiennent à tous les  ; de là on déduit que et sont des fonctions de continues à gauche. Ceci posé, supposons que l’on ait

,

alors il en sera encore de même dans tout un certain intervalle . Considérons la partie de comprise entre et . Enfermons les points de dans des carrés , les points de dans des carrés  ; on peut supposer les et de côtés parallèles à et . Ils ont en commun des rectangles dont la somme des aires est au moins et en diffère aussi peu que l’on veut. La section des carrés par la droite est composée d’intervalles qui enferment , celle des carrés est composée d’intervalles qui enferment , celle des rectangles est formée des parties communes aux et  ; on a donc

.

est donc supérieure à quand varie de à , et

    de ces questions ni de quelques autres qu’on peut y rattacher, comme l’intégration par parties et l’intégration sous le signe somme.