Serret[1]. Pour ces auteurs une fonction a une intégrale dans lorsqu’elle admet dans une fonction primitive . Cette intégrale est, par définition,
.
Cette définition n’est pas équivalente à la définition de Riemann. D’une part, il existe, nous le savons, des fonctions intégrables, au sens de Riemann, qui ne sont pas des fonctions dérivées ; d’autre part, il existe, comme nous allons voir, des fonctions dérivées non intégrables au sens de Riemann.
Le premier exemple de telles fonctions est dû à M. Volterra (Giornale de Battaglini, 1881) ; voici comment on l’obtient :
Soit un ensemble parfait non dense qui ne soit pas un groupe intégrable, p. 43. Soit un intervalle contigu à , considérons la fonction
;
sa dérivée s’annule une infinité de fois entre et , soit la plus grande valeur de non supérieure à , qui annule . Ceci posé, nous définissons une fonction par les conditions suivantes : elle est nulle aux points de ; dans tout intervalle contigu à , elle est égale à de à ; de à , la fonction est constante et égale à ; de à , est égale à .
Cette fonction est évidemment continue. Elle a une dérivée ; ceci est évident pour les points qui n’appartiennent pas à ; soit un point de , le rapport est nul si est point de . Si n’est pas point de , il appartient à un intervalle contigu à , soit celle des extrémités de cet intervalle qui est dans ; on a évidemment
,
donc a une dérivée nulle en tous les points de .
- ↑ En réalité Duhamel et Serret ne considéraient guère que des fonctions continues. Pour ces fonctions, d’après ce qui précède, leur définition est équivalente à celle de Cauchy.