associé Thomas Robin, ses deux fils, quelques gentilshommes et des artisans. En arrivant à sa destination, il trouva les bâtiments et leurs contenus en bon ordre, tout avait été conservé avec soin par le vieux Membertou qui les reçut à bras ouverts. L’hiver parut long, chacun soupirait après le printemps et le vaisseau de France. Henri IV était mort des mains d’un assassin ; la reine régente, Marie de Médicis renouvela l’ordre relatif aux jésuites. Madame de Guercheville devint la bienfaitrice de la colonie, et acheta les parts de l’entreprise appartenant aux Calvinistes et les jésuites Pierre Biard et Ennemond Massé arrivèrent à Port-Royal avec 36 recrues le 22 mai 1611. Des dissentions s’élevèrent dans la colonie et l’hiver suivant apporta beaucoup de misère. Le baron de Poutrincourt était en France et son fils de Biencourt gouvernait en son absence. En 1613, un nouvel établissement fut commencé à Saint-Sauveur. Les deux établissements furent attaqués et pillés par Samuel Argall, un pirate, qui fit les habitants prisonniers et les transporta à Jamestown, en Virginie. Le baron de Poutrincourt ignorait ces événements ; lorsqu’il arriva à Port-Royal, je 27 mai 1614, il ne trouva que des ruines. Indompté par ce malheur, il retourna en France y chercher du secours, mais la guerre civile déchirait le pays. La Régence réclama ses services et Concini le nomma gouverneur du château de Méry-sur-Seine qu’il lui fallait enlever aux rebelles. Il fut tué durant l’attaque le 4 décembre 1615 et l’Acadie perdit en lui un ardent promoteur de son bien-être et de son avenir. Il fut remplacé dans le gouvernement de la colonie par son fils Charles de Biencourt.
Voici maintenant, par ordre alphabétique, une liste de Picards établis au Canada durant le cours du XVIIe siècle. Nous l’avons compilé d’après le Dictionnaire généalogique de Mgr Tanguay, et nous ne pouvons garantir ■qu’il soit complet.
AUBERT de la CHESNAYE, Charles, né en 1633, était le fils de Jacques Aubert, intendant des fortifications de la ville d’Amiens, et de Marie Goupy. Il vint au Canada, en 1655, comme employé de la Compagnie de Rouen. Ayant le génie des affaires, il se mit dans le commerce, s’y tailla bientôt une place enviable et devint l’un des principaux citoyens de Québec et l’un des plus riches seigneurs de la colonie. Il obtint des lettres de noblesse en 1693 et trois ans plus tard, il était fait membre du Conseil Souverain. Il mourut à Québec, le 20 septembre 1702.
M. de la Chesnaye avait épousé à Québec, en première noces, le 6 février 1664, Catherine-Gertrude, fille de Guillaume Couillard et de Guillemette Hébert. Madame de là Chesnaye mourut à Québec, le 18 novembre suivant. Le 10 janvier 1668, M. de la Chesnaye • épousait, à Beauport, Marie-Louise, fille de Jean Juchereau de la Ferté et de Marie Giffard. Elle mourut à La Rochelle le 7 mars 1679. Six enfants naquirent de cette union. M. de la Chesnaye convola en troisième noces à Québec, le 11 août 1680, avec Marie-Angélique, fille de Pierre Denys de la Ronde et de Catherine Le Neuf. De son dernier mariage, M. de la Chesnaye eut onze enfants. La famille de Gaspé descend de Charles Aubert de la Chesnaye. Elle eût pour chef Pierre Aubert, quatrième fils de Charles Aubert de la Chesnaye.
D’ABANCOUR dit LACAILLE, Adrien, venait de Soissons. M. D’Abancour avait épousé Simone D’Orgeville, née en 1589. Il se noya avec Etienne Sevestre, le 2 mai 1640, dans les Iles, où ils étaient allés chasser. Jean Jolliet, trouva, le 20 mai 1642, les ossements de D’Abancour, son beau-père, les apporta à Québec, et la sépulture en fut solennellement faite, le 26 mai 1641, au cimetière de Québec, Madame D’Abancour mourut le 14 janvier 1649. Une fille est issue de ce mariage. BLANCHET, Pierre, né en 1646 ; fils de Noël Blanchet et de Madeleine Valet, de Saint-Omer, diocèse d’Amiens ; sépulturé le 12 avril 1709, ’à Saint-Thomas, épousa, à Québec, le 17 février 1670, Marie, fille de Guillaume Fournier et de Françoise Hébert. Il a laissé une nombreuse descendance. BOUCHARD dit DORVAL, Claude, chirurgien, né en 1626 ; fils de Claude et de Marie Fremon, de Montigny-Lengrain, en Picardie, épousa, à Québec, le 20 novembre 1651, Marguerite Bénard, née en 1631, fille dé Dénis et de Marie Michelet, de Chartresur Montléry. Ils eurent six enfants, dont trois fils.
BOUCHARD, Guillaume, né en 1636, était le fils de Laurent et de Nicole Bour¬
