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LA VALISE MYSTÉRIEUSE

LA JEUNESSE IMITE L’AIGLE A l’occasion du jubilé d’argent de l’A.C.J.C. Jeunesse imite l’aigle : élève haut ta vie. Convoite les sommets du Bien, de la Beauté ; Colore l’avenir d’un rêve illimité ; I’ais-le grand, tu le peux, si ta foi ne dévie. Toi qui pars, beau soldat pour servir ta Patrie, Suis les pas des héros qui pour elle ont lutté. Ils ne furent qu’audaee, infrangible fierté. Tu leur dois ton pays, ta langue, ton génie. Toi qui tiens dans tes mains vaillantes le flambeau Des espoirs de ces preux, ces gloires du tombeau, Sais-tu qu’ils te portaient dans leur âme héroïque ? Entends-tu leur appel s’élever dans ton coeur, Toi le sang de leur sang, rameau de leur honneur, Toi qui peux leur répondre, ardente et magnifique ? ’ Albert FERLAND. LA CLOCHE DE LOU1SBOURG Cette vieille cloche d’église Qu’une gloire en larmes encor Blasonne, brode et fleurdelise, Rutile à nos yeux comme l’or. On lit le nom de la marraine, En traits fleuronnés, sur l’airain, Un nom de sainte, un nom de reine, Et puis le prénom du parrain. C’est une pieuse relique : On peut la baiser à genoux ; Elle est française et catholique Comme les cloches de chez nous. Jadis, ses pures sonneries Ont mené les processions, Les cortèges, les théories Des premières communions. Bien des fois, pendant la nuitée, Par les grands coups de vent d’avril, Elle a signalé la jetée Aux pauvres pêcheurs en péril. A présent, le soir, sur les vagues, Le marin, qui rôde par là Croit ouïr des carillons vagues Tinter l’Ave Maris Stella. Elle fut bénite. Elle est ointe. Souvent, dans l’antique beffroi, Aux Fêtes-Dieu, sa voix s’est jointe Au canon des vaisseaux du Roy. Les boulets l’ont égratignée, Mais ces balafres et ces chocs L’ont à jamais damasquinée Comme l’acier des vieux estocs. Oh ! c’était le coeur de la France Qui battait à grands coups alors Dans la triomphale cadence Du grave bronze aux longs accords. O cloche, c’est l’écho, sonore, Des sombres âges glorieux, Qui soupire et sanglote encore Dans ton silence harmonieux. En nos coeurs tes branles magiques, Dolents et Têveurs, font vibrer Des souvenances nostalgiques Douces à nous faire pleurer. Nérée BEAÜCHEMIN.