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LA VALISE MYSTÉRIEUSE

Il VIE CANADIENNE LITTERATURE ET LITTERATEURS (Supplément au “Roman Canadien”) NOTULES LITTERAIRES Documents de Sir John A. Macdonald Publié dan» le but de mettre plu» de vie dan» le monde littéraire canadien et de coopérer à l’oeuvre du "Roman Canadien”, Nous recevront avec plaisir le» manuscrits que l’on voudra bien nou» soumettre. GERARD MALCHELOSSE Directeur Toute correspondance devra être adressée : “LA VIE CANADIENNE’’ Casier postal 969 MONTREAL Les journaux nous ont rapporté bruyamment que le premier document public signé par sir John-A. Masdonald a été ajouté aux Archives du Canada. C’est un affidavit daté du 6 octobre 1834 concernant sa nomination comme greffier d’élection dans le comté de Prince-Edouard, Haut-Canada. C’est un trésor qui s’ajoute, remarque le reporter si renseigné, à la dernière lettre écrite par sir John le 13 mai 1891, quelques semaines avant sa mort, un autre souvenir que possédait déjà le bureau des Archives fédérales. Les Archives de la rue Sussex ne possèdent pas seulement ces maigres souvenirs de sir John, mais une grande partie de la correspondance et les papiers du vieux chef conservateur, de même que son grand pupitre à compartiments construit durant les élections de 1872. G. M. —Polisson, va ! Celui-ci avait mal entendu : —P’tit s’ron ! c’est vous qu’êtes un s’ron, vieux bas-de-soie ! Et il s’enfuit en chantant : Mon père avait un bateau, Le plus beau des bateaux, Qui n’avait qu’un défaut C’était d’aller au fond de l’eau Un immense éclat de rire accompagna la chanson, et le bonhomme, confus, s’esquiva lestement. Pour ceux qui ne sont pas nés ou n’ont pas été élevés à Montréal, il faut dire que les mots s’ron et bas-de-soie sont synonymes et veulent dire : Irlandais. Le mot s’ron, corruption du mot souihern, fut d’abord appliqué aux Ecossais, à Québec. Ces s’rons aux jambes nues furent aussi qualifiés de bas-de-soie, A Montréal, ces appellations furent attribuées aux pauvres Irlandais amenés ici par milliers durant l’année du typhus (1847) et dont les enfants allaient nupieds, n’ayant pas les moyens de s’acheter des chaussures. Ces mots sont devenus, par la suite, des épithètes malsonnantes, des termes d’opprobre, lorsqu’ils s’adressent à des Canadiens. F.-J. A. Encourageons les nôtres L’hospitalité du Canadien français est une de ses caractéristiques les plus frappantes. Aussi, est-elle universellement reconnue. C’est pourquoi les étrangers qui nous arrivent d’outre-mer en abusent tant et si souvent. Ils s’y prêtent réellement de bonne grâce, avec un air de satisfaction qui fait sourire. L’engouement dans lequel nous tombons infailliblement à l’arrivée de certains personnages est absolument ridicule. Un auteur, par exemple, a-t-il été précédé chez nous par quelque succès lointain ou par les sons de fanfare d’une réclame exagérée, vite on s’empresse d’organiser banquets, concerts, dîners-causeries, réceptions de toutes sortes, comme si nous étions un peuple de princes et de millionnaires. Ces manifestations d’enthousiasme sont absolument bouffonnes et nous portent à oublier les nôtres. Ne sacrifions pas tant aux dieux européens. Il y a toujours du mérite, certes, à fêter les hommes qui ont droit aux éloges de la Pensée et de l’intelligence, mais gardons notre argent pour les nôtres. J’en appelle au sentiment national des Canadiens français. G. M.