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les coupes d’épinettes et de cèdres, tenues loin du sol par leurs branches, sont laissées intactes, elles se dessèchent, restent ainsi des années, et sont un appât pour l’incendie. Dans les forêts d’épinettes et de cèdres il y a habituellement beaucoup de jeunes arbres sains, dont la taille est inférieure à celle du bois marchand qui sont souvent très rapprochés les uns des autres, après que le grand bois a été enlevé. Le Service Forestier s’applique à protéger ces arbres de valeur. L’empilement et le brûlage ne pourront pas, la plupart du temps, être effectués sans leur causer des dommages graves. En outre, si le brûlage qui est exigé n’a pas été fait en hiver, le feu pourra se communiquer à la tourbe sur laquelle les épinettes et les cèdres poussent souvent. Toutes choses égales, une autre raison qui milite en faveur de l’ébranchage au lieu du brûlage, dans la destruction de ce genre de débris (même si les épinettes sont sur les terres élevées), est que l’empilement et le brûlage sont relativement plus coûteux que ces mêmes opérations dans les coupes de pins. Donc, il coûte moins cher d’ébrancher simplement que d’ébrancher, d’empiler et de brûler. Lorsque deux méthodes de destruction d’égale efficacité sont applicables aux débris d’une coupe donnée, le Service ordonne celle qui est la moins dispendieuse. L’obstacle qui s’oppose à un bon ébranchage des houppes est le fait que la plupart des opérations d’ébranchage des épinettes de pulpe de la taille des traverses, des poteaux et des perches de cèdre sont faites à la pièce ; c’est-à-dire que les journaliers reçoivent un prix fixe par corde de bois de pulpe, et par pièce pour les objets de cèdre. Ils se nourrissent, fournissent leurs outils, et ont toute liberté de faire le plus ou le moins de travail qu’ils veulent par jour. Donc, tout ce qui tend à retarder le nombre de cordes ou de pièces qu’un homme à la pièce peut faire dans sa journée, et qui ne lui rapporte rien, est, autant que possible, jeté de côté. Jusqu’à présent on n’a rien arrangé pour payer à un homme à la pièce quelque chose pour l’ébranchage des houppes. Il sera difficile d’arriver à quelque chose de sérieux sous ce rapport, avant que l’on ait augmenté le prix payé par pièce. D’un autre côté, il a été quelquefois nécessaire de permettre aux exploitants de construire une ligne coupe-feu sûre, d’au moins 150 pieds de largeur, autour des coupes et le long de l’emplacement de la voie ferrée. Puisque la loi de la destruction des débris est généralement bien comprise maintenant, chaque exploitant devrait se faire un devoir de la mettre en vigueur l’hiver prochain.

« (8) On devrait détruire les débris des bois durs à mesure que les travaux d’exploitation avancent, ou tracer des lignes garde-feux efficaces autour des étendues couvertes de débris. Les forêts de bois durs au Minnesota poussent sur des terres propices à l’agriculture quand elles ne sont pas trop rocheuses. Donc, les débris i travaux d’exploitation seront tôt ou tard brûlés permettre de défricher le sol. La règle ci-dessus a été formulée pour empêcher l’incendie de s’étendre au-delà des débris à brûler et conserver le reste du bois d’œuvre.