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le faire agir. Le grand incendie de Hinckley, en 1894, où plus de 400 personnes perdirent la vie, fut le premier grand stimulus ; malgré cela les mesures préventives furent lentes à venir. La loi forestière de 1895 décrétait la nomination d’un Commissaire Forestier, mais elle ne renfermait aucune disposition exigeant la destruction des branchages. Néanmoins, le Commissaire Forestier, le Gén. C. C. Andrews, reconnut immédiatement la nécessité d’une telle mesure, et, par son influence, il fut présenté à la législature un projet de loi qui demandait à l’État de faire brûler tous les débris d’exploitation forestière, si les exploitants ne le faisaient pas, avec entente que les frais seraient portés au compte du propriétaire foncier. Mais cette mesure était trop radicale pour le temps, et les exploitants de bois la firent avorter.

En 1902, une leçon de choses fut enseignée par l’adoption au Congrès de la Loi Morris, élaborée par Gifford Pinchot. Elle réglementait l’abatage du bois des terres des Sauvages à Chippewa, Minnesota, y compris la forêt nationale du Minnesota. Cette loi obligeait les exploitants qui abattaient des pins « à brûler ou à enlever une quantité suffisante des houppes et des débris pour prévenir tout danger d’incendie du bois laissé sur pied. » es règlements prescrits en vertu de la loi ont fonctionné avec satisfaction et ont prouvé péremptoirement que la destruction des branches est parfaitement faisable. Ordinairement les débris ont été brûlés en forêt à mesure que les opérations avançaient.

Comme le problème de la destruction des branches n’avait pas été résolu sur les propriétés des particuliers, le grand incendie de Chisholm, en 1908, qui détruisit une immense quantité de branchages, anéantit la ville de Chisholm, ravagea tout un pays et mit en danger la vie de plusieurs personnes, fut une autre leçon. L’effet moral de la Loi Morris n’atteignit pas non plus son but. En conséquence, il fallut adopter en 1 909 une autre loi qui exigeait le brûlage de tous les débris résultant de l’exploitation forestière. Le brûlage était de rigueur, dès que le temps le permettait et avant le premier mai. L’opposition des exploitants, le manque de fonds et la faiblesse des dispositions de la loi, qui ne prescrivaient qu’une méthode arbitraire, pour faire face aux besoins si différents de l’État, furent la cause de sa chute.

La loi de 1909, ayant manqué son but, fut abrogée par l’adoption de la Loi Forestière de 1911. L’article de la loi qui se rapporte à la traction des branches est ainsi conçu ;

« Art. 15. Quand et toutes les fois que le Forestier de l’État jugera qu’il y a ou qu’il peut y avoir danger de commencement et de pro 1 d’incendie par les branchages et débris provenant d’abatages de bois d’œuvre de toutes sortes ou autrement, le Forestier de L’État en notifiera le particulier, la raison