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leur brûlage en petites piles dans la région où le pin jaune de l’ouest est l’essence dominante. En cette dernière division il serait peut-être à propos d’ébrancher les houppes et d’éparpiller les branches, lorsque l’on tient à la conservation de l’humidité du sol et à la protection des jeunes plantes, et que le danger d’incendie est peu sérieux.

« Le Service Forestier, contrairement, peut-être, à ce que l’on pouvait en attendre, n’a fait que peu d’essais de brûlage à l’éparpillement. Nos grandes ventes de sapins Douglas ne datent que de deux ou trois ans, conséquemment les superficies déboisées ne sont pas très vastes. Sur les coupes plus anciennes, les branches ont été brûlées à l’éparpillement aux temps favorables ; mais il n’a été tenu aucun compte des frais du travail. En réalité, nous n’en avons qu’une expérience si restreinte que je ne voudrais pas m’aventurer à fournir des chiffres. On s’est toujours proposé de brûler les débris, au temps voulu, dans la forêt de Snoqualmie, où se font les plus grands abatages de sapins Douglas ; mais, jusqu’à présent, ces exploitations ne se sont pas assez développées pour permettre d’agir ainsi. Sur deux des exploitations de cette forêt, les débris ont été brûlés par des incendies qui avaient commencé sur des terres adjacentes, mais qui, tout en détruisant ces branchages, n’occasionnèrent que de légères dépenses à ce Service, et ne causèrent que peu de dommages au bois sur pied. Cependant ces brûlages furent loin d’être parfaits, et les officiers locaux ont conclu que plusieurs autres seront nécessaires, avant que le terrain soit en état de donner naissance à une nouvelle récolte de bois.

« On peut résumer en la manière suivante la théorie et la pratique de la destruction des branchages dans les exploitations de sapins Douglas, destruction pour laquelle nous avons inclus des dispositions dans nos contrats de vente :

« Une ligne coupe-feu de 25 à 35 pieds de largeur est construite autour des débris à brûler et elle sert de barrière aux extrémités de l’étendue à brûler. On commence par abattre tous les chicots sur la place à brûler à proximité de cette ligne coupe-feu et partout où il y en a sur la pièce à brûler, s’ils sont un danger d’incendie. Au temps le plus propice, lorsque les débris peuvent être brûlés sans danger pour les propriétés voisines, on y met le feu, et l’on s’applique à faire un nettoyage aussi efficace que possible.

« Ce dernier point est très important et peut-être le plus difficile à obtenir. Son importance provient de ce que la germination des graines de semence du sapin Douglas demande un sol minéral, et du fait qu’il importe d’avoir le moins possible de matières inflammables sur le sol où repousse une nouvelle forêt.

« On a beaucoup discuté pour savoir si le brûlage des branches devait se faire au printemps ou bien en automne. Il n’y a pas grand danger à brûler les branchages au printemps, car le sol et ce qui recouvre la surface sont encore imbibés de l’humidité provenant de la neige et de la pluie de l’hiver ; et le feu ne se communiquera pas aux endroits que l’on ne cherche pas à nettoyer. Cependant, il y a de nombreux inconvénients à brûler les débris à cette