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des branchages, mais malheureusement elles n’existent que sur le papier, car leur mise en vigueur n’a pas été suivie rigoureusement. Par suite de ces relâchements, plusieurs permissionnaires se croient investis de droits acquis, qu’il sera probablement difficile d’abolir.

Dans l’Est du Canada, le bois n’est pas tout à fait aussi fourni que sur le versant du Pacifique, et le problème de la destruction des branchages devra être traité d’une façon différente. Les conditions dans la région des Adirondacks de New York, où l’on a déjà fait beaucoup en cette direction, sont très semblables à celles de la région des épinettes, qui couvrent une si grande étendue de l’Est du Canada. On peut apprendre également beaucoup par l’expérience du Minnesota, où les conditions sont semblables à celles qui existent sur une grande étendue des forêts de l’Ontario et du sud-est du Manitoba.

D’un autre côté, les conditions forestières dans l’Alberta et la Colombie-Britannique sont étroitement semblables à celles du Montana, de l’Idaho, de Washington et de l’Oregon, où le problème de la destruction des branchages a fait le sujet de beaucoup de recherches et de discussions. Pour ces raisons, les conditions dans les régions mentionnées sont discutées en détail plus loin dans ce rapport.


Nécessité de la Destruction des Branchages

Bien que les patrouilles, l’usage des pare-étincelles, la surveillance des feux de campement et d’autres précautions semblables, soient nécessaires et continueront de l’être, il serait plus facile d’atteindre la racine du problème, quant à ce qui concerne le danger des branchages, par l’adoption de mesures pour la destruction des débris provenant de l’exploitation des forêts, dans les parties où les dangers d’incendie sont extrêmes. Il faut reconnaître que les conditions varient grandement, et que les mesures à prendre doivent être justifiées par l’intensité du danger d’incendie, et doivent être aussi pratiques, considérées sous le rapport des dépenses.

Dans le passé, lorsque la valeur des arbres était peu élevée, et les profits minimes, par suite de grands approvisionnements et d’une très forte concurrence sur les marchés, les méthodes intensives ne pouvaient pas être employées. Cependant, de nos jours, la valeur du bois a suffisamment augmenté, pour justifier les dépenses qui incombent au propriétaire de bois, en vue de protéger ce qui lui reste d’arbres contre l’incendie ; et jusqu’à un certain point pour protéger les jeunes rejetons, espoir de nouvelles coupes à l’avenir. Ceci est particulièrement vrai en ce qui concerne les forêts de bois de pulpe, dans lesquelles il est possible de renouveler les coupes dans une période de temps relativement courte. Cependant, cette considération devrait attirer très fortement l’attention des gouvernements Fédéral et Provinciaux du Canada, qui,