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page en trouées entre les cours d’eau à de grandes distances, dont le nombre de milles est inconnu. En 1891, un incendie a dévasté toute la région située entre la station de chemin de fer de Pogma et la rivière Woman, sur une distance de 60 milles. Cinq ans plus tard, un autre incendie dévora cette contrée, et réduisit en cendre tout le pays entre les sources des rivières Mississaga et Spanish au nord, entre les lacs Matagaming et Pishkanogama, jusqu’à Flying Post. Une grande partie de cette région était couverte de pins blancs et de pins rouges. À l’ouest de cette partie, et au nord, entre Ridout et Chapleau, le feu a fait une trouée dans la forêt, dévorant une grande quantité de pins blancs et de pins gris. Depuis l’est de Pardee jusqu’aux lacs Windermere, les brûlés s’étendent vers le nord sur une distance d’au moins 15 milles. D’autres brûlés connus sont indiqués sur la carte. De Héron vers l’ouest le pays est très accidenté ; il est couvert d’épinettes rabougries et porte de profondes traces d’incendies ; les cours d’eau ont peu de longueur et le flottage ne peut s’y faire que quelques semaines au printemps.


Le feu n’a pas détruit de grandes étendues au sud et à l’ouest du chemin de fer, par suite de la direction des vents dominants. Toutefois, le pays a été incendié de Dalton à Grassett, dans la direction de l’ouest. À l’exception des bouleaux et des trembles, qui ont poussé après l’incendie, de quelques épinettes rouges des marais, qui ont échappé à la morsure de la mouche à scie, et de quelques groupes de pins rouges et de pins blancs ; le bois de la région est composé d’épinettes et de pins gris, l’épinette occupe les marais et les autres baissières, le pin gris les plaines sablonneuses et les crêtes rocheuses. Cependant, c’est seulement çà et là que l’on trouve des parties boisées. En plusieurs endroits, les arbres ont atteint la taille suffisante pour être utilisés comme bois de pulpe et comme traverses de chemins de fer. Dans la moitié est de ce territoire, à partir de la rivière Woman dans la direction de l’est, on trouve quelques exploitations forestières en activité, en particulier sur les eaux du Biscotasing et vers l’est jusqu’au lac Onaping. Les scieries établies le long du chemin de fer débitent approximativement un total de 10 millions de pieds de pins et un quart de million de traverses.


Les quelques colons qui habitent cette région sont éparpillés le long de la ligne du chemin de fer, et la plupart sont employés par la compagnie. Si l’on excepte quelques fermes, que l’on trouve dans des bas-fonds, à environ 25 milles de Sudbury, et quelques groupes épars le long de la ligne, sur le bord du lac Supérieur, il n’a été fait aucun essai de culture agricole.