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pose de lignes téléphoniques, la construction de postes de surveillance et de maisonnettes pour les gardes. Les parties dénudées seront reboisées plus tard. La reproduction est si bonne dans Québec que, partout où l’on peut empêcher les incendies de se déclarer périodiquement, la terre se couvrira bientôt de quelques espèces de bois, ordinairement du bouleau et du tremble. Le plan actuel a pour objet de permettre à la première végétation de se produire, de l’aider en certains cas, d’introduire ensuite des essences plus désirables sur des terrains préparés artificiellement ou naturellement.


Plantage dans les Provinces Maritimes

Grâce à l’excellente reproduction naturelle qui suit généralement les exploitations forestières et les incendies, la nécessité du plantage artificiel ne s’est pas fortement imposée dans les provinces du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse. Le fait est que des terres déjà déboisées se reboisent bien et peuvent être achetées à des prix inférieurs aux dépenses nécessaires aux reboisements artificiels. Il est également probable qu’un grand pourcentage des fermes sont ou partiellement boisées ou suffisamment rapprochées de terrains boisés, et que les besoins domestiques en fait de bois n’ont pas été pressants jusqu’à présent. En conséquence, le gouvernement provincial n’a pas, encore entrepris une campagne bien arrêtée pour encourager le plantage du bois.

Nul doute, cependant, que sous certaines conditions le boisement sera utile ; mais, de nos jours, le besoin le plus pressant c’est l’introduction de bonnes méthodes d’administration des forêts qui existent sur les terres des particuliers. En Nouvelle-Écosse, ce besoin s’impose, vu que la plus grande partie des terres à bois sont aujourd’hui propriétés particulières. Au Nouveau-Brunswick, le pourcentage des terres boisées en possession individuelle est moindre, et la solution du problème forestier en ce pays devra être trouvée plutôt par l’imposition de règlements à l’effet de gouverner la coupe du bois sur les terres de la Couronne. Ce sujet a déjà été longuement étudié, bien que le gouvernement provincial n’ait pas encore placé un forestier d’expérience à la de l’administration.

Nonobstant la situation temporaire, décrétée ci-haut, plusieurs petits commencements de plantations ont été entrepris par les particuliers. Sur les conseils, et grâce à l’aide du professeur R. B. Miller de la faculté des forêts de l’université du Nouveau-Brunswick, une plantation de pins blancs d’environ quinze acres a été effectuée sur les terres du Dr. A. R. Myers de Moncton, N. B., et l’on a planté une égale superficie en épinettes de Norvège sur les terres de la Rhodes-Curry Co., en Nouvelle-Écosse, près d’Amherst, N. B.