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C’est en 1906 que l’on a commencé les premières distributions d’arbres de la manière susmentionnée. Depuis lors, on en a distribué environ un demi-million. Pendant 1912, 375,000 plantes ont été distribuées, — c’étaient principalement des essences toujours vertes, telles que les pins blancs et les pins d’Écosse. Ce plantage a été fait surtout sur des bandes de terrains incultes et sur des formations sablonneuses. Les plantations sont d’une acre ou deux en superficie ; cependant on a boisé de grandes étendues à la station forestière du comté de Norfolk, et en deux ou trois cas, par exemple, dans le bassin de la ville de Guelph une trentaine d’acres ont été plantées. Les plantations sont réparties en quarante-deux comtés, mais la plus grande partie du plantage a été effectuée dans le sud-ouest de l’Ontario.

La station forestière du comté de Norfolk, où sont situées les pépinières, a été établie en 1909. Elle renferme maintenant 1,500 acres et on devrait l’agrandir encore. Le sol de cette station renferme des pins de seconde pousse, des chênes nains, des champs abandonnés, des formations de sable mouvant ; il y a donc toutes les variétés de terrains propres aux expérimentations. On voit en cette station une centaine d’acres en plantations expérimentales, et les pépinières renferment un million et demi de plantes en couches et en rangées pour plantages futurs. Le travail à cette station fournit aux étudiants de la faculté forestière de l’université de Toronto l’occasion de mettre en pratique l’enseignement théorique qui leur est donné.

On ne saurait trop conseiller d’utiliser, autant que possible, les terres incultes. Malheureusement, les colons ont déjà pris possession d’une grande partie de pareilles terres dans le sud de l’Ontario, et l’on constate les désastreux effets de leur culture par la pauvreté et la dégénérescence de la population. La province comme telle, ne saurait tolérer un pareil état de choses ; ces terres devraient être retirées de la culture agricole, les habitants établis ailleurs et le sol utilisé pour la culture forestière. Des incendies répétés ont tellement ravagé les arbres porte-graines de valeur qu’il faudra recourir au plantage pour le reboisement. M. E. J. Zavitz, Forestier Provincial, a dit, avec raison, que la seule solution du problème de ces terres incultes est l’adoption d’une politique qui aura pour objet de les mettre graduellement sous forêt et de les administrer par une agence gouvernementale. La principale responsabilité incombe nécessairement au gouvernement provincial, mais, en certains cas, la coopération fédérale serait justifiable.

D’un autre côté, les municipalités pourraient aussi contribuer leur part à la solution d’un tel problème. Des dispositions à cette fin ont été établies par l’adoption de la The Counties Reforestation Act, loi du reboisement des comtés, votée par le Parlement Provincial, le 24 mars 1911, (Chapitre 74, I, George V. 1911). C’est à la demande du