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province qui ne fait abattre, jusqu’à présent, qu’un cinquième de la croissance annuelle de ses forêts, il ne faut pas s’attendre à autant d’économie d’opération que dans les pays qui déboisent ou utilisent plus que la croissance annuelle.

En ce qui regarde la destruction des branchages, ce n’est pas exagéré que de dire que la Colombie-Britannique a pris le devant sur les autres provinces du Canada. Pendant que les autres ont passé leur temps en recherches et en discussions, celle-ci s’est mise à l’œuvre et a brûlé ses débris. Jusqu’à présent, l’obligation d’empiler les branches ne s’applique qu’à la construction des chemins de fer, mais on cherche à obtenir la coopération des exploitants, en vue de rendre ce travail éventuellement universel.

On peut donc avancer que, dans la plupart des étendues boisées de la Colombie-Britannique, qui jusqu’à présent ont été examinées, le reboisement artificiel ne sera jamais que supplémentaire ou accessoire à la reproduction naturelle. Le repeuplement artificiel n’aura d’importance que dans l’ouest de la province, qui n’est, sous le rapport du climat et de la conformation naturelle, que le prolongement vers le nord de la zone aride de la chaine de montagnes des États-Unis.

La régénération des forêts, au moyen de la plantation ou des semis, a été démontrée dans les autres parties de monde ; il est donc inutile de s’y attarder. On ne doute nullement du succès de pareilles plantations en Colombie-Britannique, partout où la nature a déjà produit des forêts, au moins quant aux essences indigènes. Mais est-il possible d’y introduire des espèces exotiques ? Si les bois durs y trouvaient un marché, serait-il possible de les implanter en cette province ?


Possibilité de Cultiver des Bais Durs Exotiques en Colombie-Britannique. — La Colombie-Britannique est obligée d’importer la plus grande partie de ses bois durs. Un manque de quelque chose de désirable n’est pas toujours un sujet de félicitation, mais il y a exception pour ce pays, car il possède quelque chose de mieux que ce qu’il ne possède pas. En effet, la nature a doté la Colombie-Britannique de conifères ou de bois mous, au lieu de bois durs. Un coup d’œil jeté sur les statistiques du bois d’œuvre nous montre leur importance respective. Au Canada, en 1911, environ 94 pour cent, et aux États-Unis environ 78 pour cent du total des abattages effectués étaient des conifères, le reste était composé de bois durs. Les bois durs ne fournissent qu’une petite portion du bois vendu ; toutefois cette quantité est d’une grande importance, et il est à souhaiter que la Colombie-Britannique puisse s’approvisionner chez elle d’une plus grande somme de ce bois.