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ou quand des feux répétés ont fini par détruire tous ou presque tous les porte-graines des essences précieuses.

Dans ces circonstances, des broussailles ou des arbres sans valeur couvrent le sol, et la durée du reboisement au moyen d’essences de valeur demande des générations, ou devient même totalement impossible sans le secours de moyens artificiels.

Lorsque l’incendie n’entre pas dans la forêt, on peut facilement assurer la reproduction du bois par l’adoption de méthodes d’abatage qui visent à cette fin. Grâce à un bon aménagement, la forêt s’améliorera, et une plus grande production par acre sera le résultat à la prochaine coupe. Cette merveilleuse force de reproduction a été pleinement démontrée par l’aménagement qui est suivi en Europe depuis des siècles.

Le Canada, en diminuant le nombre des incendies, a grandement contribué à l’amélioration de ses forêts ; il a fait un autre grand pas vers la conservation du bois, en exigeant un changement radical des anciennes méthodes d’abatage sur les terres qui appartiennent aux gouvernements fédéral et provinciaux. Ainsi, au Canada, le problème du boisement, au moins pour le moment, s’applique principalement aux fermes qui ont été déboisées ou qui n’ont jamais été couvertes de bois, ou bien à des terres non arables autrefois sous bois, mais que des incendies répétés ont dénudées, en tout ou en grande partie.

Les exposés qui suivent résument les plantations faites par les gouvernements fédéral et provinciaux. Toutefois, on ne prétend pas que tout soit encore complet, et l’on ne fait même pas entrer ici en ligne de compte les boisements considérables effectués par les particuliers, au moyen de plants tirés des pépinières des États-Unis.


Plantation Forestière en Colombie-Britannique

Par H. R. Christie, Division Forestière de la Colombie-Britannique

On calcule que la Colombie-Britannique renferme plus de 100,000,000 d’acres de terres boisées, dont 65, 000, 000 sont on peuvent être rendues propres à la production du bois marchand, mais ne sauraient guère convenir à d’autres fins. Depuis un grand nombre d’années, la Nature a couvert cette étendue de la plus vaste réserve de bois d’œuvre qui existe au monde. Une telle étendue pourrait fournir plus de 300 billions de pieds, mesure de planche, ou l’équivalent de plus de la moitié du bois marchand du Canada. Lorsque, étant donné une telle ressource, on parle de plantation forestière, la question ne manque pas d’intérêt, bien que l’on n’ait pas démontré que cette plantation soit indispensable à la perpétuation de la ressource. Jusqu’à présent, on n’a pas fait de boisement artificiel en Colombie-Britannique, soit par