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Nous nous servons de pétrole comme préventif contre l’incendie, et nous le trouvons très efficace.

Le pétrole coûte beaucoup plus cher que le charbon ; l’année dernière nous l’avons payé 7.56c. le gallon à Diver. Nous calculons que 250 gallons de pétrole équivalent à une tonne de charbon, et que le prix moyen de la tonne de charbon livré à Diver, Ontario, est d’environ $5.15. Cependant, en faisant usage de pétrole, nous pouvons nous dispenser d’un chauffeur.

La seule économie que l’on réalise en brûlant du pétrole consiste à éliminer les dangers d’incendie. Comme vous le savez, les dommages causés par un incendie sont généralement plus coûteux qu’une dépense additionnelle de $5 ou $10 par jour, pendant deux ou trois mois. Nous trouvons qu’en fait de production de vapeur le pétrole vaut le charbon.


De la Compagnie de Chemin de fer Canadien du Pacifique, Lignes de l’Ouest. — Nous avons l’intention d’étendre l’usage des locomotives à pétrole à la côte l’Ouest, pendant cette année. Nous achetons notre pétrole de l’Union Oil Company de Californie ; il nous revient à soixante-treize cents la barrique de quarante-deux gallons, mesure des États-Unis, livré à Vancouver, sans autres frais, sur wagons-réservoirs.

D’après nos calculs, 3.86 barriques de pétrole fournissent autant de calorique qu’une tonne de charbon dont on se servait dans le territoire où nous faisions autrefois usage de charbon. Nous payons actuellement le charbon $2.80 la tonne.

Conclusions

(1) Les étincelles échappées des locomotives de chemins de fer ont donné naissance à un grand nombre d’incendies.

(2) On n’a, jusqu’à présent, inventé aucun appareil pour empêcher les étincelles de s’échapper par la cheminée.

(3) Il faut surveiller soigneusement et constamment les appareils protecteurs, afin de maintenir les locomotives à charbon dans un état de danger minimum d’incendie. Les inspections qui ont été faites dans le passé ont laissé à désirer dans la plupart des cas.

(4) L’usage de pétrole élimine presque tous les dangers d’incendie provenant de l’opération des locomotives.

(5) Si l’appareil à combustion de pétrole est installé et entretenu en la manière voulue, et que les locomotives sont conduites par des hommes intelligents et expérimentés, on n’aura pas lieu de craindre les incendies. La conduite des locomotives à pétrole ne demande guère plus d’habileté de la part du chauffeur que l’opération des locomotives à charbon ; il faut cependant qu’un homme ait reçu un bon apprentissage avant d’en prendre charge.