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De la New York Central & Hudson River R. R. Co. — L’usage de pétrole a sans doute eu pour résultat de diminuer le nombre des incendies, car les locomotives sont responsables d’une partie de ces feux. Le coût du pétrole est de 80 pour cent plus élevé que celui du charbon.

Nous n’avons pas abandonné les autres mesures de protection contre l’incendie.

Du Forestier de District, Service Forestier des É. U., Missoula, Mont. — Dans la forêt de St. Joe, quelques incendies se sont déclarés le long de l’emplacement de la voie du chemin de fer C. M. & P. S., mais on n’a pu savoir s’ils ont été allumés par des vagabonds ou par des locomotives. Le surveillant Spaulding a pu attribuer la cause d’un sérieux incendie à une locomotive à pétrole. C’était en 1910, dans la forêt nationale de Lolo, près de Lothrop, Montana. Les témoins oculaires ont déclaré que c’était une locomotive d’un train de marchandises qui avait donné naissance à cet incendie. Une grande flamme, produite par une croûte carbonique détachée des tubes, tomba sur l’emplacement de la voie. M. Spaulding m’a dit qu’après cet incendie il a fait une étude minutieuse de la possibilité d’incendie par les locomotives à pétrole, et qu’il a trouvé qu’en certains cas ces locomotives étaient aussi dangereuses, sinon plus, que les locomotives à charbon ordinaires. Le pétrole brut, dont on fait usage comme combustible, dans tout l’ouest du Montana et dans le nord de l’Idaho, contient un fort pourcentage de carbone. Ce carbone se colle aux tubes et à la cheminée de la locomotive, en dépit d’un tirage ordinairement puissant. Une couche de ce carbone saturé de pétrole sur les parois des tubes nuit au chauffage de l’eau de la chaudière. Pour débarrasser les tubes de ce carbone, on a soin de mettre sur les locomotives une provision supplémentaire de sable. Ce sable est soufflé avec force par les tubes et la cheminée. Un chauffeur insouciant permet quelquefois à la suie de s’accumuler dans les tubes jusqu’au point qu’il est souvent difficile de maintenir la vapeur à la pression voulue. Cette accumulation de carbone dans les tubes peut prendre en feu. Le chauffeur en forçant le passage du sable par les tubes détache cette suie imbibée de pétrole et la fait sortir par la cheminée en jets enflammés. Cette matière incandescente tombe sur l’emplacement de la voie et communique le feu à tout ce qui est inflammable. Un chauffeur, qui connaît son métier, réduit ce danger au minimum, car au moyen de fréquents nettoyages au sable, il empêche l’encrassement des tubes.

Du Président de la Lake Whatcom Logging Co., Bellingham, Wash. — Nous trouvons que nos locomotives sont absolument incapables d’allumer des incendies ; mais le chauffage au pétrole réclame autant