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D’un autre côté, ceux qui la défendent, ou croient qu’elle n’a pas encore eu le temps de produire l’effet voulu, admettent que l’obligation d’ébrancher les houppes au-dessus d’un diamètre spécifié, créera des difficultés et des ennuis, et finalement sera plus rigoureuse que la loi actuelle, qui exige l’ébranchage de toutes les branches du tronc principal quelle que soit la grosseur. Néanmoins, quelques-uns demandent le changement pur et simple.

La modification de la loi, qui exige l’ébranchage des houppes au-dessus de la limite de 3 pouces de diamètre, soulagera les exploitants de bois de pulpe d’au moins la moitié, et, en quelques cas, des deux tiers ou plus des frais additionnels que leur impose maintenant la loi. Le plus grand soulagement consistera à faire ébrancher tous les arbres abattus dans le traçage des routes. Les branches des petits arbres au-dessous de 3 pouces de diamètre, ainsi que les branches des houppes des grands arbres au-dessous de la même limite, renferment une plus grande somme de sève, et conséquemment se décomposeront plus rapidement, même sans être ébranchées, que celles de la partie inférieure de l’arbre taillée pour bois d’œuvre ou de pulpe. Ce procédé est aidé par une épaisse chute de neige, qui abaissera vers le sol, en quelques années, les petites branches comprenant les jeunes arbres ou les houppes au-dessous de 3 pouces de diamètre. Nul doute que l’ébranchage de toutes les branches au-dessous de 3 pouces de diamètre contribuera à une décomposition plus rapide ; cependant, d’un autre côté, cette obligation entraîne une dépense additionnelle pour l’exploitant. Cette mesure n’est pas justifiable, car elle ne diminue guère le danger d’incendie, qui peut éclater avant la décomposition des branches inférieures de l’arbre.

Cette question aurait de l’importance au Canada, si l’on adoptait des lois ou des règlements exigeant l’ébranchage des houppes. On croit, généralement, que lorsque l’ébranchage est nécessaire, des lois ou des règlements, qui ordonneraient l’ébranchage des houppes jusqu’à 3 pouces de diamètre, pourraient être administrés avec plus de facilité que la loi actuelle, qui exige l’ébranchage de toutes les houppes quelle que soit leur taille.

Pour qu’une loi puisse être mise en en vigueur, il faut que le peuple comprenne son importance et se montre favorable à l’objet qu’elle se propose d’atteindre. Le public, en général, et les exploitants de bois accepteront plus facilement une loi, qui exige l’ébranchage des houppes jusqu’à 3 pouces de diamètre, que celle qui ordonne l’ébranchage complet, quelle que soit la grosseur de l’arbre. La loi pourrait être administrée sans difficulté, grâce à la nomination d’un nombre suffisant de gardes-forestiers qui se mettront continuellement en rapport avec les