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billes d’un diamètre inférieur à 4 pouces ne peuvent être écorcées à la pulperie.

L’utilisation du bois de pulpe de faible longueur, ajoutée à la pratique de prendre maintenant des billes de 13 pieds de longueur, aura pour effet de tirer parti de beaucoup de bois qui est actuellement gaspillé, et donnera lieu de tailler plus avant dans les houppes qu’on ne le fait. Ce procédé aidera beaucoup à résoudre le problème sous la forme qu’il a été discuté dans le paragraphe précédent. On n’éprouve aucune difficulté à utiliser le bois de faible longueur, la chose se pratique au Canada, mais aux États-Unis, en dépit de l’instance des détailleurs, on ne veut pas en venir là. Toutefois, il est probable que, sous les conditions actuelles, on ne cherchera pas à étendre cette pratique, surtout en ce qui concerne le bois de pulpe, à cause des difficultés que donne le transport du bois d’inégale longueur, avant son arrivée à la pulperie.

Il faut se rappeler que l’adoption de la soi-disant limite de 3 pouces de diamètre, relativement à l’ébranchage des houppes, n’est recommandée que comme une mesure qui peut contribuer à amoindrir les frais excessifs imposés aux exploitants. On admet que le procédé n’aura pas pour effet de produire une décomposition aussi effective que celui de l’ébranchage de toutes les branches, mais on peut certainement soutenir, à bon droit, que l’ébranchage des houppes, au-delà d’un diamètre de 3 pouces, ne vaut pas les frais additionnels imposés au propriétaire particulier.

Un des désavantages de l’ébranchage des houppes, jusqu’à 3 pouces de diamètre, provient de ce que les jeunes plants, abattus dans le traçage des routes, ne seront pas ébranchés, mais jetés pêle-mêle des deux côtés de ces chemins, où ils augmenteront le danger d’incendie, tout en diminuant l’efficacité de ces routes comme lignes coupe-feux.

On peut alléguer que, puisque les exploitants utilisent le bois jusqu’à un diamètre de près de trois pouces, les lois ou les règlements qui exigent l’ébranchage des houppes, sont inutiles. Toutefois, on peut dire que plusieurs exploitants de bois de pulpe n’approchent pas de cette limite, et qu’il est encore nécessaire de prévoir au contrôle de la situation dans les exploitations forestières où une utilisation économique est impossible, à moins d’y ajouter l’industrie de la pulpe. On voit que l’adoption d’une limite de 3 pouces de diamètre dans l’exploitation du bois de pulpe aura pour effet la réalisation d’une plus grande économie.

La difficulté d’administrer la loi de l’ébranchement des houppes, en vertu de la limite des 2 et 3 pouces de diamètre, a donné l’occasion aux exploitants d’exprimer leurs opinions. Quelques-uns préfèrent voir la loi rester telle qu’elle est. Quelques-uns vont jusqu’à dire que la loi, en sa présente forme, préparera elle-même sa chute par sa rigueur.