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dessus. Dans une exploitation ordinaire de bois d’œuvre, l’ébranchage des houppes réduira la période de décomposition de 25 à 8 années sur 75 à 85 pour cent des débris, pendant que celle de l’extrême danger d’incendie sera diminuée de 10 à 3 années ; cette assertion se base sur le fait que les branches inférieures, qui comprennent de 15 à 25 pour cent des débris, auront été ébranchées lors de la coupe du bois. Dans une exploitation de bois de pulpe l’ébranchage réduira la période de décomposition de 15 à 7 années, sur 10 à 25 pour cent des débris, et la période de l’extrême danger d’incendie sera réduite de 7 à 3 années. Tel que dit précédemment, ces chiffres ne doivent être considérés que comme des généralisations, car ils peuvent subir de grandes variations, par suite des différences dues aux conditions locales, et à la révision des recherches plus minutieuses qui suivront.

Il importe davantage de prendre des mesures contre l’incendie, après que la nouvelle pousse a pris son essor, que pendant les trois ou quatre premières années qui suivent la coupe, puisque le propriétaire a alors en croissance une plus grande valeur, qui devrait être regardée comme les intérêts accumulés sur la capitalisation productive de la terre. Plus cette valeur est élevée, plus le propriétaire devrait avoir à cœur sa protection contre l’incendie, et plus il devrait être disposé à payer une prime modérée d’assurance, sous forme d’une légère augmentation des dépenses d’exploitation, afin de s’assurer une telle protection.


L’ébranchange Considéré Comme Assurance. — Une compagnie d’assurance offrit à une grande compagnie d’exploitation de bois de pulpe dans les Adirondacks une assurance de 2% par année de la valeur du terrain boisé. Cette dernière compagnie fait abattre 80,000 arbres de taille-étalon par an. À 5 cents pièce, l’ébranchage des houppes lui coûterait $4,000, ou un quart d’un centin pour cent sur une évaluation forestière totale de $1,600,000 dans les Adirondacks En tenant compte des pertes causées par les incendies, les dépenses de l’ébranchage des houppes, l’entretien d’une patrouille, la construction de lignes téléphoniques, etc., le coût de la protection contre l’incendie serait encore inférieur à une demie de un pour cent. En conséquence, cette compagnie préféra adopter cette dernière protection, qu’elle considère supérieure à une police d’assurance commerciale.


Possession en Vue de Coupes Successives. — Le fait que les possesseurs particuliers peuvent compter, et comptent sur le maintien des terres à bois, pour la production de coupés successives, est bien démontré dans la région des épinettes des Adirondacks. On a visité une zone sur laquelle le bois avait été abattu il y a 50, 30, et 19 ans, et qui a été