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la décomposition des houppes non ébranchées réclamera au moins deux fois plus de temps que celles qui ont été ébranchées ; ou peut même dire que ce temps sera trois fois plus long, si les branches des houppes ébranchées ont été mises suffisamment en contact avec le sol. Dans les Adirondacks, on peut dire que les houppes du bois de pulpe qui auront été bien ébranchées seront décomposées après 7 ans, et que les plus sérieux dangers d’incendie de ce chef auront disparu après trois années, grâce à la décomposition des feuilles et des menues branches, et par suite de l’absorption d’humidité de la part des autres débris. Les houppes non ébranchées ne pourrissent, en moyenne qu’après un espace de 18 années, et le danger extrême d’incendie ne sera passé qu’après environ la moitié de ce temps. Dans les coupes de bois d’œuvre, où l’on ne prend que le bois de sciage, le temps nécessaire à la décomposition des houppes ébranchées peut attendre une moyenne de 8 années, et celui de la disparition des houppes non ébranchées, environ 25 années. Ces données ne sont que des calculs très inexacts ; ils donnent simplement un certain aperçu de la décomposition relative sous diverses conditions. On n’a pas eu l’avantage de vérifier suffisamment tous ces chiffres sur place, et l’on devrait continuer les investigations.

Ce qui ressort d’un bon ébranchage des houppes, c’est que le temps d’extrême danger d’incendie est réduit de 8 ou 10 ans à environ 3 années, que la décomposition est presque complète après 7 ou 8 années, et que ce danger n’est plus très sérieux après les trois premières années. L’écart des différentes durées est naturellement plus accentué dans les coupes de bois d’œuvre, et diminue selon le degré d’utilisation des houppes. Comme on l’a dit précédemment, dans les coupes actuelles de bois de pulpe, la quantité de branches enlevées de la partie utilisée du tronc, peut atteindre 90 pour cent du total des branches que portait l’arbre. Il est donc évident que, en moyenne, la décomposition avancera beaucoup plus rapidement, et que le danger d’incendie sera beaucoup moins sérieux après quelques années, lorsque l’on a ébranché de 75 à 90 pour cent des des houppes, comme cela se fait dans les exploitations actuelles, qu’il ne l’était du temps des anciennes méthodes, quand les pourcentages des houppes non ébranchées étaient environ les mêmes que les chiffres susmentionnés. Toute augmentation du pourcentage des houppes ébranchées, soit pour cause d’utilisation d’une plus forte partie du tronc, soit par la mise en vigueur de la loi, aura évidemment pour effet d’accroître la moyenne de la rapidité de la décomposition, et diminuera aussi d’autant le danger d’incendie.

Puisque le danger d’incendie est en proportion directe de la somme des débris, on peut présenter, d’une autre manière, les conclusions ci-