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ment à terre, soit en piles qui reposent sur le sol. Ce n’est que la plus petite portion qui restera suspendue en l’air, séparément ou en tas, par les pierres, les souches, ou les troncs. On n’a pas raison de supposer que le pourcentage des branches enlevées des arbres qui ne reposent pas sur le sol, ou des piles qui reposent sur la terre sera plus élevé que celui des branches ôtées de la partie inférieure de l’arbre utilisée pour bois d’œuvre ou de pulpe. C’est plutôt le contraire qui à lieu. Toutefois, il est évident que l’ébranchage de la houppe aura pour résultat d’augmenter sensiblement la somme des branches qui tomberont à terre ou sur les piles reposant sur le sol, et ainsi le danger d’incendie sera diminué par une disparition plus rapide de cette classe de débris.

Tel que mentionné précédemment, il faut aussi reconnaître qu’il y a différents degrés d’efficacité d’ébranchage, comme mesure préventive contre l’incendie ; cela dépend du montant de débris mis en lieu de recevoir l’humidité du sol. La rapidité de la décomposition est aussi déterminée par le montant de l’abatage et l’obscurité après l’exploitation. Lorsque le bois est serré, il y aura une plus grande somme de branches qui formeront plus de piles, celles-ci seront plus hautes et un plus grand nombre de branches resteront en l’air, jetées sur des pierres, des souches ou des troncs, lorsqu’il a fallu tracer des chemins et des passages pour le glissage. D’un autre côté, lorsque l’abatage est moins accentué, c’est le contraire qui a lieu, et en outre, les autres arbres laissés sur pied abriteront le sol, et l’aideront à retenir l’humidité et par là hâteront la décomposition.

Cet effet s’observe surtout, lorsque le bois de pulpe est abattu dans une forêt composée de bois durs et d’épinettes. Les bois durs et les plus petites épinettes restent sur pied et fournissent une plus grande somme d’ombrage, et l’humidité du sol est protégée contre l’évaporation rapide. La même chose a lieu dans un bois d’épinettes dont on n’enlève que les plus gros arbres, et où il reste assez de sujets pour empêcher les renversements par le vent et pour ombrager la terre. Lorsque l’abatage est dru, les rejetons repoussent serrés et fournissent de l’ombre qui aide à la décomposition. Quand l’abatage est dru et que les arbres restés debout ne donnent que peu d’ombrage, le sol se dessèche rapidement, et la décomposition s’opère plus lentement.


Zones Visitées. — Les observations nombreuses faites sur les zones visitées corroborent pleinement ces conclusions.

Partout où il y avait de vieilles houppes ébranchées, les branches du côté du sol étaient plus décomposées et les rameaux moins nombreux que du n haut. On a constaté le même effet sur les piles de branches ; là aussi les I anches du côté de la terre disparaissent plus rapidement que celles à l’action desséchante du soleil et