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feu. L’usage de pare-étincelles et d’autres appareils protecteurs contre l’incendie n’a pas donné une protection efficace dans les cas difficiles. C’est pourquoi, l’émission de cette ordonnance par la Public Service Commission a fait disparaître presque totalement la plus grande source de dangers d’incendie dans la région des Adirondacks . Cependant, bien que le danger d’incendie ait diminué sous ce rapport, et que l’impression de la sévère leçon de 1908 se soit effacée avec le temps, et que le public ait cessé de réclamer des réformes efficaces, les exploitants ont gémi sous le poids des nouvelles dépenses que leur impose la loi. Ils ont souffert aussi des inconvénients des exigences des nouvelles méthodes d’exploitation que leur imposent les règlements de l’État. Un tel état de choses a eu pour effet de soulever graduellement des protestations contre la loi, de la part de plusieurs de ceux qui l’avaient acceptée sans murmurer, en 1909, de peur de mesures plus rigoureuses, vu l’exaspération du public en ce moment-là. Il est possible aussi que le mécontentement des propriétaires de coupes de bois se soit accentué par la crainte que la loi de l’ébranchage des houppes ne fût un premier pas vers des règlements plus restrictifs, de la part de l’état, sur l’industrie de l’exploitation forestière.

À la suite de l’opposition à la loi et des récriminations formulées contre sa mise en vigueur, trois audiences furent tenues pendant la semaine du 30 septembre 1912, par le Surintendant des forêts de l’État, qui représentait la Commission de la Conservation de l’État. Ces audiences eurent lieu à Watertown, au lac Saranac et à Glens Falls, N. Y. ; et des discussions roulèrent sur toutes les phases de la situation. Elles ont donné l’occasion de constater qu’il existait une grande diversité d’opinions sur le mérite de la loi et sur la solidité de la théorie fondamentale qui lui sert de base. On s’est aperçu aussi que plusieurs exploitants s’opposaient beaucoup à la loi, au point de vue théorique et pratique, que d’autres la défendaient énergiquement, et qu’une autre partie soutenait que la loi n’avait pas encore été en vigueur assez longtemps pour donner lieu de l’abroger ou de la modifier, et qu’il importait de la maintenir en opération plus longtemps, avant qu’aucune action adverse n’eût été justifiable.

À ces audiences, on a remarqué que plusieurs des arguments avancés pour ou contre la loi reposaient sur des opinions personnelles, et que leurs auteurs ne s’étaient pas donné la peine de porter assez d’attention aux résultats sur place. En conséquence, on prit les dispositions voulues pour effectuer une investigation sur les lieux pas le Forestier de l’État, F. A. Gaylord, accompagné d’un certain nombre des principaux exploitants de bois ou de leurs représentants. Grâce à la bienveillance de C. R. Pettis, surintendant des forêts de l’État, l’auteur de ce rapport fut invité à accompagner les investigatures, en sa qualité de représentant