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Partie III

Loi de l’ébranchage des Houppes dans
les Adirondacks

Cette discussion est insérée dans ce rapport parce qu’elle a beaucoup de rapprochement avec la destruction des branchages dans l’est du Canada.

Après les désastreux incendies, qui ont ravagé les montagnes des Adirondacks, en 1908, l’opinion publique était beaucoup agitée dans l’état de New York, et l’on conclut que les lois relatives à la protection des forêts contre l’incendie n’étaient pas suffisamment efficaces. En conséquence, le Commissaire Whipple, de la State Forest, Fish and Game Commission, convoqua une conférence des différents propriétaires fonciers, exploitants de bois et autres qui s’intéressent aux Adirondacks, pour étudier ce problème.

Les exploitants de bois ne retirent de la région des Adirondacks qu’un faible pourcentage de ce que vaut pour le public le bois d’œuvre qu’elle produit. La quantité de bois que l’exploitant forestier vend un dollar, rapporte, peut-être, à ceux qui en fabriquent divers objets, de dix à vingt dollars. Il est donc clair que la conservation et la perpétuation de la forêt est pour le public d’un intérêt dix fois supérieur à celui de l’exploitant de bois.

Il est probable aussi que la région des Adirondacks est plus recherchée pour fins de récréation et de santé, par un plus grand nombre de personnes, que toute autre partie d’égale étendue au Canada ou aux États-Unis. Les instances de ces grandes et puissantes influences, appuyées des désirs de ceux qui ne s’y intéressent qu’au point de vue commercial, rendent indispensable un changement radical.

Dès l’origine, on s’est rendu compte que non seulement plusieurs incendies ont pris naissance dans les vieilles coupes, mais on a trouvé qu’il est également beaucoup plus difficile de les éteindre, vu l’accumulation des débris, que ceux qui commencent dans la forêt vierge. La présence, chaque année, d’un grand nombre de chasseurs, pêcheurs et autres, qui se rendent en cette région pour leur plaisir ou leur santé, fait que l’existence d’une grande quantité de matières inflammables dans les bois est beaucoup plus dangereuse que dans les circonstances ordinaires.

Bien que le brûlage des débris qui proviennent de la coupe du bois d’œuvre ou de celle du bois de pâte à papier soit faisable et très désirable, quand les coupes sont encombrées de branchages, et qu’il existe un plus grand danger d’incendie, les frais qu’entraînent ces brûlages ont été trouvés excessifs par les propriétaires particuliers de terres à bois.