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de tous les princes catholiques pour l’exécution des ordres du Saint-Siège. Dans la suite, Rome paraît avoir cessé d’agir jusqu’au jour où, en 1789, le grand imposteur Cagliostro osa tenter de fonder une loge dans la Cité Sainte. Il fut arrêté le 27 décembre de la même année ; mais son procès devant l’Inquisition se prolongea jusqu’au 7 avril 1791, bien qu’il eût confessé et rétracté ses erreurs et qu’il eût offert de signer tout ce qu’on voudrait en vue de détromper ses disciples. Ce fut par ce moyen, sans doute, qu’il sauva sa tête, car la sentence portée contre lui constate qu’il a encouru la peine capitale prévue par l’édit de 1739, mais qu’une mesure spéciale de clémence a commué cette peine en l’emprisonnement à vie dans une forteresse. Emmuré au château de San Leone, Cagliostro mourut dans sa prison, probablement en 1795.

Le bouleversement causé par la Révolution française détourna de la Franc-Maçonnerie l’attention de la Papauté. Sous le règne de Napoléon Ier, l’Ordre était un trop précieux instrument de la politique impériale pour qu’on se permît d’y toucher. Mais dès que Pie VII fut raffermi dans la chaire pontificale, il lança, le 15 août 1814, le bref Si antiqua, que suivirent deux édits du Secrétaire d’État dirigés contre les Maçons. Jusqu’à cette époque, la Franc-Maçonnerie, si rudement attaquée, n’avait en apparence rien fait pour provoquer l’hostilité de l’Église ; mais un danger réel ne tarda pas à se manifester sous la forme d’un rameau de l’Ordre, la société secrète des Carbonari, organisation distincte, sans doute, et vouée à des desseins politiques bien arrêtés, mais constituée néanmoins sur le modèle de la Franc-Maçonnerie. Comme la secte prétendait n’être pas visée par les décrets de Clément et de Benoît, Pie VII lança, le 13 septembre 1821, la bulle Ecclesiam, étendant aux Carbonari les pénalités portées contre les Maçons et leur reprochant, entre autres crimes, de permettre à chaque membre de conserver ses opinions religieuses, ce qui constituait un scandale intolérable. Léon XII, dans sa bulle Quæ graviora, du 12 mai 1825, nous dit qu’au lendemain de son élection il a diligemment porté son attention sur ces sectes et cons-