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L’ŒUVRE IGNORÉE DE L.-P. MOUILLARD

ne qui, à cette époque, était le seul groupement scientifique s’intéressant aux recherches d’aviation, était peu ouverte aux idées audicieuses. Elle se trouvait orientée sans appel vers l’aile battante, grâce aux théories que défendait âprement dans son sein M. Ch. du Hauvel d’Andreville, ingénieur des Arts et Manufactures.

Le souci de la publication de l’Empire de l’Air ayant amené pour quelques mois Mouillard à Paris, il s’intéresse aux travaux de la Société Française de Navigation Aérienne, sans doute attiré vers elle par M. Hureau de Villeneuve qui y remplissait les fonctions de vice-président. Le procès-verbal de la séance du 10 novembre 1881 indique que Mouillard y proposa l’emploi de ballons libres non montés, portant des appareils destinés à fournir des indications météorologiques. C’est une idée que l’on trouvera développée dans le Vol sans battement.

M. Hureau de Villeneuve amena encore Mouillard à l’établissement d’aérostation militaire de Chalais. Il voulait le présenter au capitaine Charles Renard qui, occupé aux travaux qui devaient aboutir en 1884 à la démonstration pratique de la dirigeabilité des ballons, était considéré à cette époque comme le grand-maître de l’aéronautique ? Le commandant Paul Renard se souvient fort bien de cette visite de Mouillard, son frère l’ayant fait appeler dès que l’auteur de l’Empire de l’Air eut été introduit. Charles Renard montra à son frère l’ouvrage nouvellement paru et lui déclara nettement qu’il y avait là « une mine de renseignements précieux pour les études d’aviation ».

M. Paul Renard fut frappé de l’air modeste que montrait, sous ces éloges, le glorieux précurseur. Le