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LE VOL SANS BATTEMENT

Et cependant l’ornithologue ne s’était pas contenté de décrire, il avait, avec succès, cherché sur le papier l’explication des trajectoires aperçues dans le ciel. Toute une partie de son ouvrage est consacrée à l’étude des dispositions prises par l’oiseau pour être en posture de planement.

Ayant montré que l’oiseau se laisse glisser et tomber dans la marche dans le vent, et se relève dans la marche contre le vent, et se rendant compte que les grands voiliers produisent cette succession de manœuvres avec le moins possible de perte de hauteur à chaque glissement, il étudie quelle est la position du centre de figure de ces placeurs dans chacune des deux marches. Le voici devant un gyps fulvus qui vient d’être abattu. C’est là son « désideratum » puisque « la note dominante de ce vol, ce qu’il a de remarquable, c’est la tendance très marquée à produire toutes les manœuvres par le planement, et d’éviter tout ce qui rappelle le rameur. »

Cet oiseau va donner à Mouillard la démonstration nette dont il précise les éléments au chapitre Équilibre vertical et horizontal.

« Pour déséquilibrer son aéroplane dans le sens vertical, le voilier se sert de sa queue, qui sous l’action du vent donne des directions tout comme un gouvernail ; mais il a un autre moyen bien plus énergique de déplacer son centre de gravité, c’est en changeant son centre de figure, c’est-à-dire en variant la forme de sa surface, et en la déplaçant par rapport à son corps.

« Quand l’oiseau a disposé sa voilure de manière à avoir un équilibre pratique, que son aéroplane est réglé pour bien marcher, si un besoin quelconque l’oblige à monter brusquement, il n’emploiera pas sa queue, surtout si elle est faible, parce qu’elle n’aurait pas une action suffisante, mais il étend ses ailes en avant.

« Le centre de gravité et le centre de figure sont donc