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L’ŒUVRE IGNORÉE DE L.-P. MOUILLARD

une idée d’imitation ; c’est le parachute dirigeable qu’on s’ingénie à reproduire… »

« Le bon sens indique que, quand on n’est pas fort, il faut chercher à reproduire ce qui demande le moins de force… Quels sont les oiseaux qui, quoique franchissant de grandes distances, le font avec le moins d’efforts ?… Ce sont les grands voiliers… »

Le génie de Mouillard va au plus simple mouvement.

On fut surpris de n’apercevoir aucune formule en ce livre qui cependant aboutissait à une théorie du vol des voiliers. Mouillard ne calcule pas, il raconte simplement ce qu’il a vu avec le double regard du corps et de l’esprit :

« Les oiseaux planent en raison de la grandeur de leur surface et de l’importance de leur masse.

« N’oublions pas ce principe indiscutable. Un gros oiseau, un moyen et un petit oiseau, tous trois de mêmes surfaces proportionnelles à leurs poids, planeront d’autant mieux qu’ils seront plus lourds.

« Ne nous occupons donc que des gros, ceux-ci seulement peuvent effectuer les décompositions de force qui produisent le vol sans battement d’ailes.

« Comme le voilier au départ est toujours rameur, à moins d’être perché sur une hauteur d’où il s’élance, nous le supposons en l’air, possédant une vitesse acquise.

« Sans bouger les ailes, il glissera.

« S’il n’y a aucun vent, il ira tomber à terre, à une distance qui sera en raison, toujours, de sa surface, et surtout de l’importance de sa masse ; par conséquent, un arrian ira plus loin qu’un vautour fauve, et ce dernier qu’un percnoptère ; cependant, ils sont construits à peu près dans les mêmes proportions.

« Sans vent, le voilier tombe, son vol n’est plus pos-