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CAUSERIES

ce sujet ; l’observation est pour beaucoup impossible, je voudrais cependant qu’ils entrevissent ce qu’est le vol de l’oiseau. J’ai donc été forcé d’écrire.

J’ai eu à lutter contre le ballon, le rameur et l’emploi intempestif des mathématiques ; je l’ai fait avec virulence, j’en conviens humblement ; mais c’est contre les idées que j’ai lutté et non contre leurs partisans, je ne pense donc pas avoir blessé personne. En tous cas, s’il en est qui se soient crus atteints je leur fais mes plus sincères excuses ; j’espère qu’ils me pardonneront et se diront que je suis comme eux un convaincu.

Il faut excuser le voyant, il faut tenir compte de l’ardeur de sa foi dans le vol à la voile. Ses critiques des autres systèmes de navigation aérienne ont été souvent d’une énergie excessive, mais il faut y voir non un effet de la violence de la lutte, mais simplement l’angoisse éprouvée de voir s’engager dans une voie sans issue une somme d’intelligence et d’action qui, lancée, dans ce qui est, j’en suis absolument certain, la bonne direction, aurait produit le résultat. Les courants d’idées divers ont été attaqués dans ces deux livres, les personnes jamais.

L’auteur n’a pu faire toucher du doigt le vol sans battement aux lecteurs ni aux aviateurs qu’il a eu l’occasion d’entretenir ; même, hélas ! au Caire, il n’a pu montrer le grand vautour que d’une manière tout à fait imparfaite, et nullement concluante, je le reconnais. Les modèles étaient absents dans l’instant. C’est assurément un grand malheur. L’observation est de longue haleine. Il ne me suffit plus, même au Caire, de faire jeter les yeux dans l’atmosphère à un aviateur pour y faire rencontrer le Maître, il faut encore qu’il soit dans le ciel. Il devient rare, ce démonstrateur du vol sans dépense de force !

Cependant il existe ; mais je dois reconnaître qu’il