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CAUSERIES

aérien circulerait librement, s’ouvriraient toutes les cages des volateurs qu’on voudrait étudier. Ils passeraient donc, à tour de rôle, ou plusieurs ensemble suivant leur sociabilité, de la captivité absolue à la liberté complète.

La rentrée en cage de l’oiseau, qui semble au premier abord le point délicat de cette question, se fait presque automatiquement : la nourriture déposée dans la petite cage décide la rentrée. L’oiseau n’a pas de défense contre ce cas, il ne comprend pas qu’il va être renfermé ; les corbeaux eux-mêmes, qui sont si fins, s’y laissent toujours prendre. Les convoitises de l’estomac priment chez eux toute autre pensée.

Cette grande cage, qui, pour bien faire, devrait avoir des centaines de mètres de côté et au moins vingt mètres de hauteur, et dont la construction se bornerait à des poteaux et à quelques centaines de kilogrammes de fil de fer, offrirait de bien intéressants spectacles. On pourrait y voir tous les grands rapaces qui, hélas ! ne produiraient pas le vol plané, mais l’ébaucheraient souvent. Les petits aigles seront déjà intéressants à la voile, et les oiseaux de la taille de la buse produiront l’illusion du vol, qui, pour être entrevu un instant, demande des voyages longs et coûteux.

On ne verra pas l’orbe ascensionnel, mais cependant on aura une idée de l’oiseau en plein mouvement ; ce ne sera pas la liberté, mais ce sera son ombre.

Au fond, et malgré tout, ce sera toujours l’oiseau captif. Dépassons !

Pourquoi ne se décide-t-on pas à mettre certains oiseaux en liberté ? Pourquoi n’obtenez-vous pas d’avoir des cygnes libres, comme la ville de Genève qui en possède au moins un cent ? Ils ne se sauvent pas. Quelle difficulté y a-t-il d’avoir des pélicans au complet ? Ils iront se promener très loin mais ils reviendront, si on