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ORNITHORIUM


(De l’étude de l’oiseau, 18 juin 1891… lettre de Drzewiecki…)

Pour la centième fois, je me répète sans honte et je dis qu’il faut étudier l’oiseau. C’est cette étude qui a toujours fait défaut chez les aviateurs.

Il est généralement très difficile d’étudier l’être ailé. Les gens qui habitent les grandes villes sont, sous ce rapport, tout à fait des déshérités ; cependant il y a remède. Le mal vient de ce que l’on dispose mal l’oiseau qu’on possède ; on rend l’observation du vol impossible et c’est ce qui entrave l’essor de l’aviation.

Que fait-on dans les grands centres ? Les grands oiseaux voiliers sans y être nombreux, n’y sont pas absolument inconnus ; les jardins zoologiques possèdent souvent des raretés qu’il est impossible de rencontrer à moins de faire des milliers de lieues, mais on les montre dans les conditions suivantes : ou tout-à-fait au complet, mais en cage ; ou en liberté, mais les ailes coupées. Voyez-vous un oiseau sans ailes !

Il ne serait pas au-dessus des moyens de ces établissements de faire d’immenses cages formées par de simples mâts sur lesquels on fixerait des filets métalliques à mailles de cinq centimètres de côté. Sur ce vaste espace, le plus grand possible, dans lequel le courant