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ASPECT DE L’AÉROPLANE


Quant à la tournure qu’aura l’aéroplane humain, on en a pu juger par ceux qui ont été construits, malgré qu’on ait à peine osé les essayer. Ce sont et ce seront assurément d’énormes chauves-souris, généralement grises, nullement gracieuses, glissant très lentement dans les airs, ayant toujours peur d’approcher du sol ; d’une lourdeur surprenante, mais possédant cependant une majesté d’allure singulière.

Quand on regarde fonctionner un grand aéroplane de 5 mètres d’envergure, comme celui que j’ai fait évoluer il y a quelque vingt ans, quand, lancé du haut d’une carrière de 75 mètres de hauteur, il se retourne lentement, et se met à courir gravement sur l’air, on se trouve en face d’une allure qu’on n’a jamais vue. Ce mouvement inconnu vous poursuit et devient inoubliable.

J’espère pouvoir m’offrir bientôt ce spectacle en plus grand. Le sommet de cette carrière va devenir, dit-on, un sanatorium auquel on parviendra au moyen d’un chemin de fer. Je pourrai donc m’offrir cette petite course, et je ferai précipiter un aéroplane de neuf mètres d’envergure et de quinze mètres de surface, chargé de poids progressifs. C’est l’appareil dessiné page 251