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NÉCESSITÉ DE L’OBSERVATION
DES VOILIERS


Je me rends bien compte que la généralité des aviateurs doit être dans une grande perplexité, lorsqu’elle songe à ces manœuvres de vol qu’elle ne connaît pas.

Il ne suffit pas d’adorer l’aviation, de combiner des appareils, de les chiffrer même à grands renforts de formules, pour se sentir en équilibre sur deux ailes. Non, cela est insuffisant, et le penseur le comprend dès qu’il met la main à la pâte, c’est-à-dire dès qu’il commence à construire.

Il se dit ceci : que ferai-je de ce grand appareil ? Comment m’en servirai-je ? Quelles manœuvres dois-je produire pour glisser avec succès sur l’air ? car songer à le faire ramer est impossible. Là apparaît l’ignorance. L’aviateur ne sait non seulement pas voler, mais même pas comment on vole. À ce moment, il se rend compte que toutes les observations qu’il a faites sur les rameurs n’ont absolument aucune utilité, que là n’est pas … le rythme que doit avoir la grosse bête humaine, l’allure que doit avoir le gros oiseau humain, que ce qu’il a vu n’est pas reproduisible, puisque le battement brise les ailes. Les rares voiliers qu’il a entrevus dans sa vie lui reviennent à la mémoire, et là, devant l’aéroplane, à