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LE VOL SANS BATTEMENT

tion m’engagent à diminuer cette estimation et à la reporter, pour ces deux oiseaux, à 10 ou 12 mètres environ seulement pour le vol usuel moyen.

Au reste, dans cette question de vitesse, les chiffres sérieux ne pourront être donnés, que quand on s’accordera pour ne l’estimer que par le calme absolu ; c’est dans ce cas seulement qu’on comptera juste.

Il est clair que si l’on néglige la vitesse du vent on va à l’absurde. Ainsi, supposons un vent de 20 mètres à la seconde ; c’est le grand vent du nord. Faites qu’un pigeon voyageur ait à aller contre lui pour rejoindre son pigeonnier, vous constaterez qu’il n’arrive pas dans la plupart du cas ; ce vent n’est pas pénétrable pour lui sur un long parcours. D’après cette expérience on ne pourra cependant pas dire avec raison que le pigeon ne vole pas. Si, maintenant, c’est le cas contraire qui est posé, le pigeon allant avec le vent, il aura une vitesse de 20 mètres qui est celle du courant d’air plus la sienne propre par le calme qui est de 12 mètres, qui font un total de 32 mètres à la seconde produits sans se forcer. C’est 115 kilomètres à l’heure ; et cependant le pigeon ne peut avoir cette vitesse que quand il est ainsi poussé.

Dernièrement il a été parlé sérieusement d’hirondelle produisant 200 kilomètres à l’heure. On ne peut pas dire que c’est faux, mais on peut assurer que, si c’est exact, le vent avec lequel elle allait avait 175 kilomètres de rapidité.

L’hirondelle va lentement. Expérimentez vous-mêmes, vous le pouvez facilement ayant beaucoup de ces oiseaux sous les yeux. Choisissez un temps pluvieux dans lequel elle vole bas. Etudiez-la suivant un chemin, une rue, de son vol ordinaire de chasse et vous constaterez qu’elle ne fait que 6 à 7 mètres à la seconde. Adressez-vous à l’hirondelle de cheminée (rustica)