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CAUSERIES

professeur dans ses démonstrations, s’en pénétrer et les analyser sagement.

Là est la voie ; il n’y en a pas d’autre !

L’étude crée et détruit. Elle crée la science de l’aviation et détruit les errements produits par l’imagination.

L’imagination, c’est le sentiment faux de la mécanique ; c’est, et cela sans ombre de paradoxe, la spéculation mathématique mal étayée, qui se fourvoie chaque fois que les bases sont fausses, et elles le sont toujours, puisqu’on ne sait encore rien de précis. Puis, il faut l’avouer, ce sont les observation inexactes.

Cette dernière assertion est un danger bien sérieux. On commence à écouter l’observation et à croire son dire, elle doit être la vérité même ; si par malheur elle est fausse, c’est un désastre pour l’entendement humain.

Il y a eu beaucoup d’observations ; ce ne sont pas les yeux du corps qui ont commis ces erreurs, ce sont les yeux de l’intelligence qui ont cru voir, ou même qui ont dit : J’ai vu !

N’insistons pas. Soyons sérieux, soyons véridiques, l’aviation s’en trouvera mieux. Il ne faut parler sur cette matière que quand on sait bien.

Laissons de côté les inexactitudes des autres, et voyons celles de l’auteur.

Que n’a-t-on pas dit sur la rapidité des volateurs ? J’ai consacré un chapitre à ce sujet où, tout en baissant la note généralement admise comme chiffre de rapidité de l’être ailé, j’ai été encore du côté de l’exagération.

Ainsi il y est dit que l’oiseau à vol rapide fait 60 kilomètres à l’heure, soit 1 kilomètre à la minute, soit 16 mètres 66 à la seconde. C’est trop, beaucoup trop ; l’oiseau va bien moins vite que cela, et je parle là des pigeons et des tourterelles. Dix ans de plus d’observa-