Page:Le vol sans battement.pdf/41

Cette page a été validée par deux contributeurs.
33
L’ŒUVRE IGNORÉE DE L.-P. MOUILLARD

« … J’ai possédé, pendant de nombreuses années, le plus bel aigle que j’aie vu ; ni Paris, ni Genève, ne possèdent, à ma connaissance, rien de pareil comme taille et comme beauté… »

« … Un jour mon grand aigle réussit à s’enfuir. Quand j’arrivai le matin, je le vis sur un toit : il n’avait pas osé aller plus loin. Je n’eus rien de plus pressé que de lui montrer sa pitance. Il revint tranquillement en ramant et rentra manger… »

De cette époque date la méthode qu’il imagina pour déterminer les conditions de l’aviation chez les oiseaux.

Le procédé qu’il emploie a fourni à la recherche scientifique de si précieux documents qu’il convient de le rappeler ici : il l’a décrit dans l’Empire de l’Air :

« Tous ces oiseaux sont pesés frais. Quant à leur surface, voici comment je m’y prends : je les étends sur le dos sur une feuille de papier ; les ailes sont développées dans l’allure du vol quand il n’y a pas de vent : c’est ce qui est coté Vent 0 à la seconde. — Quelquefois lorsque l’aile ne pouvait pas s’étendre, l’allure arrivait à ressembler à celle que prend l’oiseau lorsqu’il y a un léger vent : dans ce cas, elle est marquée Vent 5 à la seconde, soit V.5″. — Enfin, certaines études ont été faites sur des oiseaux dont les ailes sont disposées comme quand ils volent contre un bon vent ; dans ce cas, ils sont marqués Vent 10″, Vent 20″.

« Une fois sur le dos, bien en position, dans une bonne tournure de vol, ils sont immobilisés avec des poids : ce sont des lames de plomb pour aplatir les plumes qui relèvent, et deux ou trois fortes masses pour tenir les ailes dans le mouvement et pouvoir résister au retrait des muscles : puis avec un crayon, rien de plus simple que d’en faire une silhouette précise. C’est donc la sur-