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LE VOL SANS BATTEMENT

À quoi peut-on employer cet appareil ?

À part le côté spectacle, qui est l’envers de ce que désire l’aviateur, il peut être bon à accoutumer l’homme à la vue et à la sensation de la chute dans l’espace, ce qui est déjà quelque chose d’important ; car il n’y a pas à se le dissimuler, l’aviation demandera des études préliminaires, une accoutumance progressive, comme au reste tous les exercices corporels, on ne nage pas du premier coup, l’être à peur de l’eau comme du vide, dans le patinage, le vélocipède, dans l’équitation, partout il en est de même. Ce n’est que peu à peu, par un entraînement lent, qu’on arrive à permettre à nos nerfs de se calmer et d’agir avec justesse, qu’on parvient à produire ces effets d’équilibre qui stupéfient ceux qui n’y sont pas faits.

Cet engin permet à un voyageur de quitter un ballon en marche, quand il y a d’autres aéronautes dans la nacelle, ou qu’on se décide à perdre le ballon ; fait qui est rarement utile.

Il pourrait encore servir à des amusements : ainsi un excursionniste muni d’un parachute, qui serait un fort parapluie construit pour cette destination, pourrait descendre une montagne sans s’occuper des routes. Il pourrait assurément, s’il rencontrait un flanc perpendiculaire, se précipiter sans crainte et tomber doucement au bas. Cela raccourcirait peut-être un peu le chemin, mais, à part la sensation produite, ne vaudrait probablement pas la peine qu’a coûtée cette charge, qu’il lui a fallu monter avec lui. L’intérêt n’est donc jusqu’ici qu’absolument pittoresque.

On pourrait encore, comme le racontait M. de la Landelle, éviter la descente des escaliers, en se précipitant de la fenêtre ; mais ce ne serait nullement pratique, surtout pour les dames.

Comme on le voit, il est peu facile de faire du para-